En Ukraine, le Parlement bannit une partie de la musique russe
Par Louis-Valentin LopezLa Rada a adopté dimanche deux textes de loi contre la "propagande hostile à l'Ukraine". Le premier prévoit de réduire drastiquement la diffusion de musique russe dans l'espace public, et le second d'interdire l'importation de livres publiés en Russie.
La publication est accompagnée du dessin d'un ours brun - symbole de la Russie - jouant de l'accordéon, barré d'un gros trait rouge : "Aujourd’hui, la Rada a approuvé le projet de loi restreignant la diffusion du contenu musical de l’État agresseur." C'est par ce message, publié sur le compte Twitter officiel du Parlement ukrainien, que ce dernier annonce la validation d'un texte ciblant les artistes russes. Il s'agit, selon les députés, de réduire le risque de "propagande hostile à l'Ukraine".
Le projet de loi a été adopté dimanche 19 juin avec une majorité des deux tiers, a annoncé sur Telegram le député Jaroslav Sjelesnjak. Il s'appliquera uniquement aux auteurs ayant acquis la citoyenneté russe depuis 1991, soit l'année de la chute de l’URSS, et ne concerne donc pas les grandes œuvres classiques mais plutôt les compositions récentes, de variété, rap, ou de musique pop. Le texte doit encore être signé par le président Volodymyr Zelensky pour entrer en vigueur.
Musique russe interdite dans l'espace public
La musique russe sera ainsi interdite dans les transports publics et dans les médias, une exception étant néanmoins prévue pour les artistes russes ayant condamné publiquement la guerre, rapporte la BBC. Le texte prévoit aussi une hausse de la diffusion de contenus en langue ukrainienne, à la radio comme à la télévision. "La musique de l’agresseur peut agir sur les humeurs séparatistes de la population", peut-on lire dans le motif de la loi.
Un second texte validé par la Rada prévoit aussi l'interdiction d'imprimer des livres de citoyens russes, à moins qu'ils ne renoncent à leur passeport et prennent la citoyenneté ukrainienne. Prohibée, également, l'importation de livres imprimés en Russie, en Biélorussie ainsi que dans les territoires ukrainiens occupés. La loi prévoit aussi un système d'autorisation pour tout ouvrage rédigé en Russe.