Eugénie Joneau, révélation des Victoires de la musique classique 2022

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Eugénie Joneau, révélation des Victoires de la musique classique 2022

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Eugénie Joneau, révélation des Victoires de la musique classique 2022
Eugénie Joneau, révélation des Victoires de la musique classique 2022
- Océane Seyer

Rencontre avec Eugénie Joneau, nommée dans la catégorie “Artiste lyrique” des Victoires de la musique classique 2022.

Eugénie Joneau est une mezzo-soprano nommée dans la catégorie “Artiste lyrique” des Victoires de la musique classique 2022. Formée au conservatoire de Lyon, elle intègre ensuite l'Opéra Studio de l'Opéra National du Rhin puis la compagnie Opera Fuoco. Nous l'avons rencontrée lors des répétitions au Studio 104 de la Maison de la Radio et de la Musique, vendredi 14 janvier.

Comment avez-vous découvert votre voix ?

Je l’ai découverte à l’âge de huit ans, sur l’air de la Reine de la Nuit. Depuis, comme mezzo, j’ai descendu quelques étages ! Ma mère, sans être musicienne, écoutait énormément d’opéra. Mes arrières grands-parents eux étaient musiciens, chef d’orchestre et violoncelliste, puis ça s’est perdu même si mes soeurs ont fait du piano. On était quand même dans la musique.

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Petite, je suis allée dans une école de musique à Saint-Rémy-de-Provence, là où j’habitais, je me suis un peu cherchée : j’ai fait du violon, du piano et ensuite de la chorale, c’est là où j’ai découvert ma voix et compris que, pour moi, c’était le chant. Ensuite j’ai pris des cours de chants mais plus de variété. Le lyrique, c’est revenu plus tard, quand je suis allée voir La Bohème à l’opéra d’Avignon à 19 ans et là, ça été un déclic. L’année suivante, je suis entrée au conservatoire de Lyon et là j’ai commencé à travailler ma technique lyrique.

Est-ce que d’avoir chanté de la variété vous aide aujourd’hui ?

En variété, je chantais plutôt du Céline Dion, du Lara Fabian, quand même des voix assez puissantes déjà. J’aimais aussi faire du jazz. J’avais cette voix de tête comme on dit, quelque chose que je refusais d’admettre, et ensuite j’ai trouvé dans le lyrique une rigueur, c’était évident. Dans l’interprétation, je pense que ça ouvre ailleurs. Mais j’avais déjà cette envie de partager quelque chose avec un public.

Qu’est-ce qui vous a décidé à en faire votre métier ?

Après Lyon, je suis entrée à l’Opéra Studio de l’Opéra du Rhin. J’y ai passé deux années au milieu du Covid mais tout s’est bien enchaîné et là je commence à me lancer. On travaillait beaucoup, ce qui nous permettait d’acquérir de l’expérience tout en étant protégés. Un peu comme les contrats professionnels pour certains emplois.

C’est aussi à l’Opéra Studio que j’ai vraiment pu travailler le théâtre, avec des masterclasses notamment. Ça m’a permis de découvrir des choses sur moi, sur mon rapport au corps, mais aussi d'apprendre à gérer l’émotion. J’ai compris qu’il fallait avoir traversé une émotion pleinement pour rééquilibrer après sur scène. Parce qu’on ne peut pas arriver et pleurer toutes les larmes de son corps quand on doit chanter quelque chose de très dramatique. Equilibrer pour qu’on soit en état de partager et que ça se ressente.

Comment travaillez-vous votre voix ?

Je travaille toujours la technique et puis après, c'est selon les engagements qui viennent. Beaucoup de répétitions, refaire les phrases pour que ça rentre, pour avoir la musique. Je ne suis pas très fan de parler le texte, je lis tout le livret bien sûr avant, mais je préfère chanter directement et puis, après, à force, ça finit par rentrer dans le corps et on gagne en liberté. Une préparation mentale et physique, comme les athlètes.

Vous avez un rêve comme musicienne ?

J’ai un rôle coup de coeur qui est déjà dans mon répertoire : c’est Charlotte dans Werther. Et peut-être aussi chanter un jour aux Etats-Unis ou déjà l’opéra de Paris, ce serait génial !

Comment définiriez-vous votre voix ?

Ce qu’il y a bien, c’est qu’en étant mezzo, on a des graves mais aussi des aigus, et donc on a le choix ! Pour moi, j’ai une voix on peut dire assez longue, et je sais que plus tard on tournera peut-être vers la soprane dramatique mais ce n'est vraiment pas sûr. Pour l’instant je suis vraiment bien dans le répertoire de mezzo, c’est parfait : Charlotte, Eboli… Le répertoire romantique.

Qu'est ce que ça changerait pour vous d'obtenir cette Victoire de la musique ?

Je suis déjà très contente, très fière. C’est un peu un rêve d’enfant. Depuis que j’ai commencé le chant lyrique, je regarde toutes les années les Victoires de la Musique en me disant : ce serait bien un jour. Et là j’y suis ! On se sent aussi encouragé par la profession.

Un proche, un musicien ou un artiste qui vous a donné envie de faire de la musique ?

Il y en a tellement. Il y a une artiste qui est décédée et que j’affectionne particulièrement, c’est Régine Crespin. J’aime beaucoup ce qu’elle faisait et je m’en inspire beaucoup. Mais sinon je pense aussi à mon professeur de chant, mon chef de chant, le directeur de l’opéra studio du Rhin, mon agent…

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