Sortie CD : Emil Gilels - The unreleased recitals at the Concertgebouw

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Sortie CD : Emil Gilels - The unreleased recitals at the Concertgebouw

Le vendredi 27 avril 2018 à 00h00
Emil Gilels - The unreleased recitals at the Concertgebouw
Emil Gilels - The unreleased recitals at the Concertgebouw

Sortie prévue le 27 avril chez Fondamenta.

Coffret de 5 CD

“ En juin 2017, alors que je dois me produire à Moscou, je fais la connaissance de Kirill Gilels, petit-fils du célèbre pianiste Emil Gilels. Il a écouté ce que peut accomplir notre procédé de restauration Phoenix Mastering basé, entre autres, sur des technologies Devialet, et décide de nous confier le fruit de plusieurs années de recherche : les années et les lieux des enregistrements inédits de son grand-père. C’est finalement à Amsterdam, grâce à l’acharnement de Piet Tullenaar, que nous réussissons à extraire cinq récitals que le pianiste donne entre 1975 et 1980 au Concertgebouw et dont tous avaient oublié l’existence. Alors que nous auditionnons les bandes une par une, ni Piet Tullenaar, ni Michel Navarra, ni moi-même n’échangeons un mot. Quelle beauté ! ” - Frédéric D’Oria-Nicolas , pianiste et directeur artistique du label Fondamenta.

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Voici, en quelques mots, la fébrile ambiance qui a entouré la genèse de ce coffret totalement inédit consacré à Emil Gilels (1916-1985). Considéré comme l’un des plus importants pianistes du XXème siècle, il a été l’élève de H. Neuhaus. Il remporte à Bruxelles l’actuel Concours de la Reine Elizabeth et prend une stature internationale. En 1955, il est le premier artiste à être accueilli aux Etats-Unis depuis la guerre : si le public, quelque peu circonspect, de Carnegie Hall, à New York, accompagne son entrée en scène d’un silence troublé, c’est sous un tonnerre d’applaudissements ininterrompus qu’il lui refusera de quitter la scène ! Son œuvre discographique est importante (plus de 55 réf sont aujourd’hui disponibles), alors retrouver des enregistrements inédits relève de l’événement.

Gilels affectionnait particulièrement la Hollande, et donnait le meilleur lors de ces récitals au Concertgebouw d’Amsterdam. C’est dans son répertoire de prédilection – Beethoven, Brahms, Chopin, Prokofiev, Schumann, etc – que nous retrouvons ce pianiste de légende, dans ce coffret d’enregistrements de 1975 à 1980.

Emil Gilels

Emil Gilels naît le 19 octobre 1916 à Odessa. Ses parents ne sont pas musiciens mais leur modeste appartement dans le quartier pauvre Moldavanka abrite un piano. Malgré des temps difficiles, une attention particulière est portée à l’enfant qui montre très vite des dons pour la musique. À l’âge de 2 ans, Emil pose ses mains sur le clavier de l’instrument et écoute soigneusement les sons qui en émanent. Il devient très vite clair que le garçon possède l’oreille absolue : Emil attribue des notes aux bruits qui l’entourent. À 5 ans, il est présenté à Yakov Tkach, un célèbre professeur de piano d’Odessa. Le jeune garçon achève la première partie de ses études avec une facilité déconcertante: la position naturelle de ses mains sur le clavier n’a jamais besoin d’être corrigée ; son oreille extraordinaire et sa mémoire hors-norme lui permettent d’assimiler les bases et la grammaire musicales de manière fulgurante. Au bout de quelques mois seulement, le jeune Gilels joue des sonatines de Clementi et Mozart et à seulement 11 ans, il maîtrise plusieurs études de Chopin et Liszt. Durant cette période, il est également très attiré par le théâtre, compose un peu et se rêve chef d’orchestre. En mai 1929, âgé alors de 12 ans, Gilels donne son premier récital en public. Son programme comporte notamment la Sonate « Pathétique » de Beethoven, l’étude de Liszt Un Sospiro, quelques sonates de Scarlatti, un scherzo de Mendelssohn ainsi que des études et des valses de Chopin. Les critiques présents dans la salle sont émerveillés par sa virtuosité, la profondeur de ses interprétations, sa sonorité claire et suave et son style épuré, dépourvu de tout superflu. Tout au long de sa carrière, ces qualités demeureront au centre de son art.

Le talent de Gilels n’est pas que musical, il montre également un grand intérêt pour l’histoire et la littérature mais, comme pour beaucoup de musiciens, son rapport aux mathématiques est moins évident. Il achève ses études générales dès 13 ans et entre, à l’automne 1930, au Conservatoire d’Odessa dans la classe de Berta Reingbald. Elle s’intéresse alors à tous les aspects de sa personnalité, adapte son enseignement au fort tempérament du jeune garçon et contribuera amplement au développement de sa culture. Au début des années 1930, Odessa constitue une étape musicale incontournable pour les musiciens du monde entier. C’est ainsi que Gilels est alors présenté à Arthur Rubinstein. Immédiatement, il qualifie le jeu du jeune pianiste de “stupéfiant” et s’empresse de prédire que, si Gilels devait venir aux Etats-Unis, il éclipserait tout le monde, y compris lui-même. L’objectif premier de Bertha Reingbald est de présenter Gilels au premier concours des musiciens interprètes d’URSS qui doit se tenir en 1933, à Moscou. Les meilleurs musiciens y sont attendus. À cette époque, Gilels n’est pas connu à Moscou et Reingbald décide de présenter son élève à Heinrich Neuhaus, pour lequel elle a un profond respect. Neuhaus ne saisit pas toute l’étendue du talent de Gilels : là où Rubinstein avait été stupéfait par une profonde musicalité, Neuhaus n’entend que la virtuosité hors-norme du jeune garçon. À l’issue du concours, le jury rend sa décision et attribue unanimement à Gilels le premier prix. Le public est tout aussi conquis par son sens de la pulsation, et son souci du texte, sa virtuosité phénoménale, la pureté de sa sonorité et l’élégance de son style. Ce concours bouleverse la vie du jeune Emil. Sa notoriété s’étend dans toute l’Union Soviétique. Liza, sa jeune sœur violoniste, participe au même concours et Josef Staline, lui-même, fera l’éloge de ce frère et de cette sœur si remarquablement talentueux. Gilels entame alors une tournée gigantesque à travers toute l’URSS. En apparence, tout se passe à merveille : la virtuosité de son jeu est de plus en plus brillante, sa sonorité s’enrichit encore et son répertoire s’étoffe au fil de ses apparitions…