Sortie CD : Mottetti E Canzoni Virtuose - Guilde des Mercenaires, Tartaglio/Fontana/Lasso/Cima
Sortie prévue le 29 mars sous le label Encelade.
Après un premier disque de la Guilde des Mercenaires consacré au compositeur Giovanni Bassano, mon projet était d'enregistrer un second autour de la musique virtuose pour instruments. Sans thème précis au départ, je voulais enregistrer avec cette équipe pour faire sonner au plus juste la musique italienne du XVIIème. Je souhai-tais travailler avec de grands virtuoses comme Jérémie Papasergio, Elsa Franck, et Jean-Luc Ho. Violaine Le Chenadec a ensuite rejoint cette Guilde, afin de faire le lien entre la vocalité et le geste instrumental.
Dès les premières étapes de ce projet, j’avais la conviction qu’il fallait enregistrer sur un grand orgue. Dans cette Italie de la Renaissance, il faut concevoir la musique comme avant tout fonctionnelle et en grande majorité, pratiquée à la chapelle, alors que la chambre verra son langage musical propre se développer au cours du XVIIIème. Au regard des instruments de San Marco (bien qu’ils ne soient plus présents) ou San Petronio de Bologne, on constate être en présence d'orgues de tribune très grands et puissants. Pour accompagner ces orgues, on trouve logiquement des instruments pouvant sonner fort. Le terme de « Hauts Instruments » sera d'ailleurs régulièrement utilisé. Les anches et les embouchures sont alors dominants. En effet, ils ont la capacité de sonner, sans avoir à lutter avec l'acoustique, et restent présents, même lorsque l'orgue est à son maximum. Grâce à sa vélocité égale à celle du violon, mais avec une puissance sonore bien supérieure, le cornet est l'instru-ment principal de la musique italienne du Seicento. J'ai voulu bâtir un programme qui soit cohérent avec cette idée. Avec cette équipe, je savais que le résultat serait dynamique et puissant, mais aussi pleinement assumé.
En fonction des œuvres, nous avons choisi les dispositions et instrumentations. Avoir une musique non « postée » (terme orchestral) ou qui ne définit pas quels instruments doivent jouer les parties, nous permet un grand éventail sonore et une liberté de choix. Pour les pièces vocales, différentes combinaisons sont proposées.
J’espère que cet enregistrement prouve qu’un « grand orgue » peut accompagner instrumentistes et chanteurs pour cette musique italienne du XVIIe, et que leur association a un important potentiel qui reste à explorer. Aucune contrainte ne doit peser sur la registration de l'orgue. Il est tout à fait possible d'assumer pleinement des choix pouvant en premier lieu paraître trop imposants. Bien sûr, cela implique que l'équipe de musiciens soit prête également à proposer des sons larges et denses.