Faux rocher mais vraie frayeur : un machiniste condamné pour avoir saboté un décor

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Faux rocher mais vraie frayeur : un machiniste condamné pour avoir saboté un décor

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Image de la production de Tristan en 2015 au Capitole de Toulouse qui a bien failli coûter la vie au ténor Robert Dean Smith
Image de la production de Tristan en 2015 au Capitole de Toulouse qui a bien failli coûter la vie au ténor Robert Dean Smith
© Maxppp - PHOTOPQR/LA DEPECHE DU MIDI/MAXPPP

Le machiniste Nicolas S. a été condamné à 8 mois de prison avec sursis et 1500 euros de frais de justice par le tribunal correctionnel de Toulouse pour avoir saboté un décor à l'opéra du Capitole et manqué de peu d’écraser le ténor Robert Dean Smith sous un faux rocher de plus de 200 kg.

Le tribunal correctionnel de Toulouse a rendu son jugement jeudi 9 septembre, après plusieurs années de renvois et de procédures, reconnaissant coupable le technicien qui a cependant continué à nier les faits.

L’affaire remonte au 28 janvier 2015 où se tenait la première de Tristan und Isolde de Wagner au Capitole de Toulouse. Dans les dernières scènes de l’opéra, Tristan meurt après avoir longuement chanté, et Nicolas Joel, le metteur-en-scène de cette production, avait choisi de représenter le destin écrasant du héros par un énorme rocher de carton, de plus de 200 kilos, qui descendait des cintres pour s’arrêter à quelques centimètres du héros. 

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Ce soir-là, le rocher ne freine pas sa course et c’est en roulant sur le côté juste à temps que le ténor s’en sort vivant, déclenchant l’hilarité de la salle surprise de voir le héros mort faire des acrobaties. Un incident qui aurait pu être dramatique même si Robert Dean Smith aura eu plus de peur que de mal. Il semble que le ténor ait voulu en finir au plus vite avec cette histoire, puisqu'il n'a pas porté plainte. 

Une enquête a cependant eu lieu et un homme a été condamné par le tribunal correctionnel de Toulouse indique le journal La Dépêche. Il s’agit d’un machiniste, Nicolas S., qui aurait été l’un des seuls à pouvoir modifier le programme informatique qui gère la descente des décors, la veille de la représentation. En effet, selon Le Parisien, une modification volontaire de la programmation aurait été effectuée à 18h19 et seule Nicolas S. aurait été susceptible de la faire, la police ayant pu prouver la présence du machiniste en traçant son portable. Pourquoi ce sabotage ? Apparemment l’action ne serait pas dirigée contre le ténor mais il s’agirait d’une haine et d’une rivalité entre machinistes.

D'après Le Parisien, les avocats de Nicolas S. ont fait valoir de leur côté la brièveté de l’intervention sur le logiciel (40 secondes) ainsi qu’un ticket d’achat datant de 19h01 prouvant que Nicolas S. était à 12 km de l’opéra 30 minutes plus tard. Ils ont fait remarquer également qu’au cours de la répétition des décors, effectuée le matin de la première, on avait curieusement oublié de vérifier le fameux rocher.

Le tribunal a néanmoins tranché en condamnant le machiniste à 8 mois de prison avec sursis, à verser 1500 euros pour les frais de justice et à payer 1 euro symbolique à la mairie.