Festival de Montpellier : Rencontre avec le jeune clarinettiste surdoué Sergei Eletsky

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Festival de Montpellier : Rencontre avec le jeune clarinettiste surdoué Sergei Eletsky

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Sergei Eletsky ©GuillaumeDecalf
Sergei Eletsky ©GuillaumeDecalf

Le Festival Radio France Montpellier offre au public la possibilité de découvrir de jeunes talents, en les invitant à se produire sur scène. Parmi eux cette année, Sergei Eletsky, clarinettiste russe de 27 ans déjà multi-récompensé

Dans les coulisses, à seulement quelques minutes du début du concert, **Sergei Eletksy ** se prépare à monter sur scène. Accompagné de son pianiste Mikhail Turpanov, il s’apprête à interpréter dans la salle Pasteur du Corum, Brahms , Schumann et Jenner, quand il fait accidentellement tomber ses partitions sur le sol. Son premier geste avant de ramasser les feuilles est de s’asseoir dessus « C’est une superstition qu’entretiennent les musiciens russes » explique-t-il, « si vous faites tomber vos partitions, il faut vous asseoir dessus, sinon le concert sera raté. C’est un peu notre chat noir à nous

Né à Moscou, Sergei Eletsky commence la musique à l’âge de cinq ans, poussé par une mère qui rêvait elle-même d’être musicienne. Et s’il est aujourd’hui l’un des clarinettistes les plus reconnus de sa génération, c’est avec la flûte à bec qu'il a joué ses premières notes : « Nous vivions dans un petit appartement, où il n’y avait pas la place pour mettre un piano. Quant aux instruments à cordes, on avait trop peur de déranger les voisins. Donc finalement le choix s’est porté sur la flûte. »

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C’est à l’âge de sept ans que la clarinette vient à lui, alors qu’il entre en école de musique. Repéré par ses professeurs, il est ensuite inscrit à la Central Music School, conservatoire prestigieux de Moscou, où il étudie pendant 15 ans, « et maintenant je suis ici à Montpellier ».

C’est la première fois que Sergei Eletsky se produit en France., Le jeune musicien a pourtant déjà beaucoup voyagé, pour se produire en concert, mais également pour participer à des prix internationaux, qu’il a l’habitude de remporter, comme le Prix du concours de Gand en 2015, ou le Prix Carl Nielsen en 2013 : « J’aime beaucoup participer aux compétitions, c’est très stimulant, cela nous incite à répéter beaucoup, à apprendre de nouvelles choses. Et elles nous entrainent au stress, qui fait partie intégrante de notre travail. » Sergei Eletsky passe cependant une grande partie de sa vie en Russie, entre Moscou avec le Russian National Orchestra et à l’Opéra de Perm « deux heures d’avion à chaque fois. Mais jouer en orchestre est très important pour moi ».

A l’avenir, il se voit bien continuer à jouer pour ces deux orchestres dans lesquels il se plait beaucoup, avec, désormais une peur en moins, celle de devoir effectuer son service militaire, obligatoire en Russie : « Au mois de juin j’ai eu 27 ans, donc je suis officiellement exempté de service. J’ai toujours réussi à l’éviter, parce que j’étais en tournée, ou en concert. Un an dans un camps c’est trop long pour un musicien, qui risque en plus de s’abimer les mains. Donc l’Etat m’a laissé à chaque fois le repousser. Mais là je suis définitivement libre ! »

A l’aube de ses 27 ans, donc, Sergei Eletksy est un jeune artiste à l’agenda déjà bien complet. Il sort tout juste d’un enregistrement des six symphonies de Mahler, et il est programmé quatre fois au Festival de Montpellier. Après ce passage dans le sud de la France il va donc, s'accorder quelques vacances et espère «ne pas toucher à la clarinette pendant au moins une semaine * ». Mais après, les choses sérieuses reprendront, avec « une nouvelle compétition, à Rouen * », annonce-t-il en souriant.