Invité à diriger l'Orchestre philharmonique de Los Angeles pour la cérémonie des Oscars, le chef vénézuélien Gustavo Dudamel s'est montré confiant sur l'avenir du Venezuela : "nous allons bientôt sortir de la crise."
Gustavo Dudamel était invité à parler de façon informelle sur le tapis rouge de la cérémonie des Oscars, le 25 février. Le chef vénézuélien était à la tête de son orchestre, le Los Angeles Philharmonic, pour mettre en musique la séquence In Memoriam pendant la cérémonie. Il était invité par les reporters à s'exprimer sur le sujet du Venezuela. Gustavo Dudamel, icône de son pays, enfant d'El Sistema, entretient une relation compliquée avec la politique vénézuélienne. Il lui a été reproché de s'être trop longtemps accommodé du régime chaviste, mais c'est lorsque Nicolas Maduro annule sa tournée en 2017 pour avoir tenu des propos critiques vis-à-vis du gouvernement que Gustavo Dudamel officialise son désaccord avec le régime.
Le chef d'orchestre a ainsi déclaré lors de la cérémonie : « Mon pays traverse une terrible crise, et nous devons en sortir au plus vite. J'en ai assez, tellement assez, de l'indifférence et de l'insolence. La majorité du pays veut du changement. Et ce changement doit nous être permis. Je le dis à mes frères du Venezuela : nous y sommes bientôt, je vois la lumière au bout du tunnel. Avec un peu de foi et de conviction, nous serons libres. »
Des Oscars historiquement politiques
La cérémonie des Oscars est l'un des événements médiatiques les plus vus au monde. Il n'est donc pas étonnant qu'en plus d'être une façade pour l'industrie du cinéma, elle serve de tribune pour exprimer des idées moins cinématographiques : messages politiques, humains et internationaux, souvent exprimés par des acteurs et souvent de façon clandestine.
1973 : Marlon Brando et Sacheen Littlefeather
Marlon Brando, plutôt que d'assister à la cérémonie, a décidé d'envoyer la représentante de la communauté des Natifs américains Sacheen Littlefeather récupérer la récompense à sa place ("Meilleur acteur", pour Le Parrain), en protestation contre le traitement des Américains natifs.
1978 : Vanessa Redgrave et la Palestine
La Jewish Defense League s'était insurgé contre sa nomination aux Oscars en raison de sa participation au documentaire pro-Palestinien The Palestinian. Elle avait pendant son discours de remerciements ("Meilleure actrice", pour Julia) consacré plusieurs minutes à dénoncer le comportement de la Jewish Defense League.
2018 : Frances McDormand et les femmes
En acceptant son Oscar ("Meilleure actrice", pour Three Billboards : les panneaux de la vengeance), elle a prononcé quelques bons mots puis a invité les femmes de la salle à se lever : "je serais si honorée si toutes femmes nominées ce soir pouvaient se lever. Regardez autour de vous : nous avons toutes une histoire à raconter. J'ai deux mots à dire : écriture inclusive."