Italie : une création musicale pour exorciser le tremblement de terre de 2016
Par Florian RoyerUn an après le tremblement de terre qui a fait près de 300 morts, l'Italie veut rendre hommage aux victimes et conjurer ses souvenirs. Deux institutions ont commandé une suite pour orchestre à quatre compositeurs qui représentent les quatre régions touchées.
Dans la nuit du 23 au 24 août 2016, l'Italie était frappée par un séisme destructeur d'une magnitude de 6,2. Environ 300 personnes avaient trouvé la mort dans la catastrophe, la ville d'Amatrice, dans le Latium, était devenue l'incarnation du désastre. Un an plus tard, le pays a toujours besoin d'exorciser ce douloureux souvenir. L'Institution symphonique des Abruzzes, en collaboration avec les Amis de la musique de Foligno, a commandé une suite pour orchestre à quatre compositeurs italiens. La ville de Foligno, en Ombrie, a également été touchée lors du séisme. « Nous voulons célébrer ces paysages et aider à surmonter ces moments difficiles », expliquent Luisa et Marco Solastra, les directeurs artistiques qui ont suivi le projet.
Quatre compositeurs pour quatre régions
Chaque compositeur représente une région touchée par le tremblement de terre : Marcello Filotei pour les Marches, Lucio Gregoretti pour le Latium, Andrea Manzolli pour les Abruzzes et Riccardo Panfili pour l'Ombrie. La suite s'intitule d'ailleurs Quatre paysages italiens. Elle est censée faire office de portrait sonore et de fresque mémorielle, à la manière d'un retable doté de quatre volets. Elle sera créée le 26 août à L'Aquila, dans les Abruzzes, une ville moins touchée qu'Amatrice en 2016, mais qui a connu plusieurs séismes meurtriers, notamment en 2009. L'œuvre sera intégrée à un concert auquel participeront trois chœurs et l'orchestre symphonique des Abruzzes dirigé par Ulrich Windfuhr. Le ténor Aldo di Toro, le baryton Giovanni Meoni et la basse Massimiliano Fiorini prêteront leur concours à la soirée. « Nous espérons une reconstruction rapide pour ces régions qui sont le berceau de l'art italien », ont conclu les deux directeurs artistiques.