Jacques Offenbach : 10 (petites) choses que vous ne savez (peut-être) pas sur le compositeur
Par Juliette Chevrier MasselisMaître incontesté de l'opérette, Jacques Offenbach a conquis les scènes lyriques du monde entier dès la seconde moitié du XIXe siècle grâce à un style de musique unique. Voici 10 petites choses que vous ne savez peut-être pas sur l'auteur des Contes d'Hoffmann, de la Belle Hélène.
Inventeur de l'opérette, grand violoncelliste, maestro, directeur de théâtre, les qualificatifs ne manquent pas pour décrire Jacques Offenbach . Né Jacob Offenbach, il fait partie de ces rares compositeurs qui ont vu leurs partitions jouées et appréciées par le grand public. Son oeuvre n'a jamais perdu de sa fraicheur et occupe toujours une place de choix au sein des théâtres lyriques. Pourtant on ne retient de son répertoire qu'une infime partie (Orphée aux Enfers, La Grande Duchesse de Gerolstein, Les Contes d'Hoffmann... ) sur les plus de cent-dix œuvres scéniques et un nombre impressionnant de morceaux.
Il se produit pour la première fois en trio dans des tavernes avec son frère et sa sœur à l’âge de 11 ans
Fils d'un musicien, Isaac Offenbach, Jacques présente très tôt des dispositions pour la musique et plus particulièrement pour le violoncelle, tout comme ses frères et soeurs qui maîtrisent assez vite le piano ou le violon. La constitution d'un trio au côté de son frère Jules et de sa soeur Isabella permet d'obtenir un complément financier pour la famille. Ils se produisent entre 1831 et 1832 dans des tavernes et brasseries. Cette expérience permet au jeune garçon de trouver sa voie : il sera compositeur.
Il fut victime d’un accident au cours duquel il se brûla la main droite et deux doigts de la main gauche
Lors d'un concert qu'il a bien voulu donner en Touraine, le 25 septembre 1850, au château de Villelouët, Jacques Offenbach tente de porter secours àMme de Vaines, nièce de Guizot, lorsque celle-ci vit sa robe s'enflammer par mégarde. Offenbach se trouvait près de la chambre de la malheureuse et tente d'éteindre le feu avec ses mains, en vain. Il sauve temporairement la dame, qui rend son dernier souffle quatre jours plus tard, mais se retrouve avec d'importantes brûlures aux mains qui le contraignent à mettre de côté pendant un temps ses activités de violoncelliste. Il n'en garde cependant nulle séquelle.
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Il passe sur les bancs du tribunal à cause d'un conflit avec la SACEM
En Juillet 1852 Offenbach fait interpréter des chansonnettes comiques dont les auteurs appartiennent à la SACEM (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique). Offenbach refuse de verser les droits et Adolphe Adam, l'un des compositeurs, l'assigne en justice. Cette affaire fait polémique dans les jounaux : Offenbach doit payer 25 francs d'amende et 25 francs de dommages et intérets.
Il a souffert d’une réputation satanique ou encore de Jettatore (jeteur de sorts)
Flaubertécrit à propos d'Offenbach dans son Dictionnaire des idées reçues : « Dès qu’on entend son nom, il faut fermer deux doigts de la main droite pour préserver du mauvais œil ». Il fut d’ailleurs l’objet d’un déluge de caricatures à cause de son allure si particulière (il était affublé d'un nez crochu, de longs favoris blonds et présentait une silhouette filiforme).
Il ne portait que des cravates en satin noir
L’originalité de l'apparence physique du compositeur était renforcée par ses prétentions à l'élégance, parfois quelque peu hasardeuses. S'il ne portait que des cravates en satin noir, le reste de ses tenues était plus colorées. En juillet 1869, Vizentini décrit l'une d'entre elle : « L'été, son costume de canotier du grand monde jure un peu avec les vareuses artistiques qui goûtent le dolce farniente sur les galets de la plage d'Etretat. Bottes collantes avec glands d'or, culotte courte bouffante et jaquette en velours noir, ceinture cirée à boucle brillante, etc. »
Il ne déjeunait que dans quatre restaurants
Chaque midi, il descendait dans l'un de ses quatre restaurants favoris dont l’un - le Riche - dans lequel il observait toujours le même menu : trois cuillerées d’un œuf à la coque avec une demi-mouillette, une noix de côtelette d‘agneau, une bouchée de pomme de terre et un quartier de fruit. De temps en temps, ce même restaurant lui montait son déjeuner chez lui, 11 rue Laffite.
Il vouait une passion au jeu
C’est d’ailleurs cet attrait qui le conduit tous les ans en Normandie, à Ems, Bade ou encore Nice. Par exemple, le 13 Juillet 1869 à Bade, il profite de la longueur de l’entracte pour aller jouer à la roulette entre le premier et le deuxième acte de La Princesse de Trébizonde, qui est ce jour-là en pleine création.
Il était quelque peu tyrannique avec ses librettistes
Très prolifique, le compositeur attendait de ses librettistes fétiches (Meilhac et Halévy) une totale disponibilité. A plusieurs reprise, il ne manqua pas de les brusquer, afin qu'ils suivent son rythme de travail effréné. Par exemple, dans une lettre datée de 1877 : « Nous avons eu tous les plus grands succès de la dernière Exposition, je voudrais bien encore cette fois que la pièce fût de nous trois, rien que nous trois, Meilhac, Halévy, Offenbach. Donc, voyez, cherchez, travaillez ».
Il fit jouer une pièce du jeune Bizet aux Bouffes-Parisiens
Fort de la notoriété des Bouffes-Parisiens (théâtre qu'il a créé en 1855), Offenbach organise un concours à l'attention de tous les jeunes compositeurs de France et de Navarre. Le jeune Georges Bizet y présente sa partition et remporte (ex aequo avec Charles Lecocq) le droit de se faire jouer aux Bouffes en 1856, l'opérette Le Docteur Miracle. A partir de ce jour, les relations entre le compositeur de Carmen et Offenbach deviennent assez hostiles, puisque l'oeuvre n'est représentée que onze fois.
Il fut reçu en prince à New-York en 1875
Un soir, il trouve une foule devant son hôtel, et au-dessus du balcon une banderole sur laquelle on peut lire « Welcome Offenbach » était déployée, ainsi qu’un orchestre d’environ soixante musiciens qui jouait sa musique.