Même confinés, nous ne serons jamais seuls grâce à la musique et aux musiciens. La pianiste Fanny Azzuro partage avec nous cet instant musical.
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Pourquoi avoir choisi de jouer cette pièce aux auditeurs de France Musique ?
Je me focalise actuellement sur le programme de mon futur disque : l’intégrale des Préludes de Rachmaninov que j’enregistrerai en septembre prochain. Il s’agit du premier prélude op. 32. Sur le piano, on peut apercevoir une petite référence au monde des jouets de ma fille de 3 ans et demi, mais aussi une sorte de clin d’oeil à la grandeur des palais russes aux dorures fascinantes.
Comment se passe votre confinement ? Comment organisez-vous votre journée ?
« Il n’y a pas de création sans épreuve. » Fernand Ouellette, La mort vive
L’épreuve c’est de trouver du temps pour moi malgré mon rôle très prenant de maman. Nous essayons d’être organisés dans ce changement abrupt d’emploi du temps, et de garder surtout des habitudes et rythmes réguliers en favorisant un bon sommeil. Mon mari est en télétravail en matinée ; pendant ce temps je fais office d’institutrice auprès de ma fille qui est en première année de maternelle et ce rôle que je découvre est très gratifiant ! Je commence la journée avec un « réveil corporel » (gymnastique) en musique.
L’après-midi je profite souvent du repos de ma fille qui « bouquine » et me dit « le piano ça me détend maman » pour travailler quelques heures, et rapidement le soleil m’appelle sur notre terrasse pour profiter d’un café et prendre le plein de vitamines. À vrai dire, j’ai maintenant l’impression de ne pas réussir à faire tout ce dont j’ai envie et j’ai presque peur que ce confinement se termine trop tôt ! Le plus difficile est de ne pas connaître la date de la fin du confinement qui me permettrait d’anticiper la reprise des concerts. On essaie de garder un lien avec la famille, les amis, les collègues, les copines d’école de ma fille via les appels vidéo réguliers.
Un conseil de disque ? de livre ? de film ?
J’ai écouté récemment un merveilleux disque du pianiste russe Boris Petrushansky qui est actuellement cloîtré chez lui à Bologne et qui me manque beaucoup : c’est mon père spirituel, et je ne sais pas quand je pourrai retourner travailler avec lui à l’Académie pianistique d’Imola. Ce disque est un album de piano solo intitulé Tchaikovsky: Le Stagioni, Album Infantile.
Il y a une douceur et mélancolie infinies dans ses interprétations. J’écoute aussi Charlie Parker, Manu Dibango, Mestrinho, Erroll Garner, la chaleur brésilienne de Beth Carvalho pour un réveil dynamique et des Symphonies de Mahler par le Symphonieorchester Des Bayerischen Rundfunks et Rafael Kubelik ! J’ai vu un film québécois de Patrick Laliberté à propos de la survie Jusqu’au déclin et je suis un peu accro à des séries sur Netflix en ce moment qui restent dans le thème de l’actualité : Pandémie, Black Mirror et Walking Dead… Le temps défile, et je n’ai — pas encore — eu le temps de lire un livre, préoccupée par les questions d’actualité, je préfère lire Le Monde tous les matins. « La vie est une construction de l’intelligence à laquelle le constructeur assiste sans savoir comment cela va finir » Cesare Pavese, Le métier de vivre.
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