Jazz au Trésor : Dinah Washington, Quincy Jones - The Swingin' Miss" D"
La séquence des perles et des inédits ressortis de l’oubli. Cette semaine, le vibrant souvenir d’un album studio de Dinah Washington en 1956, arrangé par Quincy Jones et parfaitement titré : « The Swingin’ Miss "D" »
Dinah et Quincy, l’histoire commença l’année précédente. Un superbe galop d’essai avec des arrangements en octet, « For Those in Love ». Puis une séance du 25 juin 1956, non publiée à l’époque : quatre chansons arrangées par Quincy Jones avec une grande formation où l’on retrouvait notamment Don Elliott (trompette et vibraphone), Jimmy Cleveland (trombone) et Anthony Ortega (sax alto). Dinah Washington (1924-1963) avait alors 32 ans et cinq albums à son actif, après des débuts discographiques en 1944 avec Lionel Hampton. C’est le producteur Bob Shad qui eut l’idée de renouveler l’association avec le tout jeune Quincy Jones (23 ans) à la tête d’un big band luxuriant. Il faut dire qu’en 1955, Quincy avait signé les arrangements de trois splendides albums de vocalistes, deux de Betty Carter (« Meet Ray Bryant » et « Social Call ») et celui d’Helen Merrill (« Helen Merrill »).
Premier rendez-vous, en guise de test, deux titres sont mis en boite le 21 novembre 1956. I’ll Drown In My Tears et You Let My Love Get Cold ne seront publiés que bien plus tard, dans l’intégrale des enregistrements de la chanteuse pour Mercury. Deux semaines plus tard, c’est une formation quasiment identique qui se retrouvera pour enregistrer les onze chansons de « The Swingin’ Miss "D" ». Quatre titres par jour, les 4, 5 et 6 décembre, le dernier, Bargain Day, ne voyant lui aussi le jour que dans « The Complete Dinah Washington On Mercury, Vol. 3 ».
Le répertoire va assembler quelques _classiques des classiques_parmi les standards de Cole Porter, George Gershwin et Duke Ellington avec des titres plus récents ou des originaux. Un résultat rappelant les albums swing du Frank Sinatra de la même époque. On peut d’ailleurs noter que le jeune Quincy Jones était encore influencé par Nelson Riddle ou Billy May. Et si l’écriture ne laisse que des interstices d’improvisation à Charlie Shavers et Clark Terry (trompette), Urbie Green (trombone) ou Milt Hinton (contrebasse), le contexte maintient Dinah Washington dans le giron du jazz. Deux ans plus tard elle foncera avec succès vers le r’n’b et la pop pour graver son célèbre What a Difference a Day Made en 1959.
- You’re Crying
Bernie Glow, Nick Travis, Ernie Royal, Joe Wilder (trompette)
Don Elliott (trompette, mellophone, Vibraphone, bongos)
Jimmy Cleveland, Urbie Green, Quentin Jackson (trombone)
Tommy Mitchell (trombone basse)
Hal McKusick (flûte, sax alto)
Anthony Ortega (clarinette, sax alto)
Jerome Richardson, Lucky Thompson (clarinette, sax ténor)
Danny Bank (clarinette-basse, sax baryton)
Clarence Anderson (piano, celesta)
Barry Galbraith (guitare)
Milt Hinton (contrebasse)
Osie Johnson (batterie)
Quincy Jones (arrangements)
Enregistré à New York, le 5 décembre 1956
- Makin’ Whoopee
Même orchestre
Enregistré à New York, le 6 décembre 1956
OPEN JAZZ - Dinah Washington, Quincy Jones : Makin' Whoopee
4 min
- Ev’ry Time We Say Goodbye
Même orchestre
Enregistré à New York, le 5 décembre 1956
- Is You Is or Is You Ain’t My Baby ?
- Somebody Loves Me
Jimmy Maxwell, Doc Severinsen, Charlie Shavers, Clark Terry (trompette)
Don Elliott (trompette, mellophone, Vibraphone, bongos)
Jimmy Cleveland, Urbie Green, Quentin Jackson (trombone)
Tommy Mitchell (trombone basse)
Hal McKusick (flûte, sax alto)
Anthony Ortega (clarinette, sax alto)
Jerome Richardson, Lucky Thompson (clarinette, sax ténor)
Danny Bank (clarinette-basse, sax baryton)
Clarence Anderson (piano, celesta)
Barry Galbraith (guitare)
Milt Hinton(contrebasse)
Jimmy Crawford (batterie)
Quincy Jones (arrangements)
Enregistrés à New York, le 4 décembre 1956
OPEN JAZZ - Dinah Washington , Quincy Jones : Is You Is Or Is You Ain't My Baby
3 min
OPEN JAZZ - Dinah Washington , Quincy Jones : Somebody Loves Me
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