La séquence des perles et des inédits ressortis de l’oubli. Cette semaine, la réédition en double CD chez Avid Jazz de 5 albums du pianiste Elmo Hope, largement méconnu, enregistrés entre 1953 et 1961.
Dans la série « Five Classic Albums », Avid Jazz (dist. UVM) consacre un double album à Elmo Hope : « New Faces, New Sounds », en trio en 1953, « Quintet » en 1954, « Informal Jazz » un all-star sextet incluant John Coltrane, Donald Byrd et Hank Mobley en 1956, « Here’s Hope » et « High Hope ! » enregistrés en trio lors de la même séance de 1961 1962.
Le pianiste Elmo Hoipe (1923-1967) est l**’un de ces « petits maitres » qui jalonnent l’histoire du jazz comme autant de pépites scintillantes**. Il fut très proche de Bud Powell, un ami d’enfance, et de Thelonious Monk. Au milieu des années 50, on le retrouve fréquemment dans les enregistrements de Sonny Rollins, Jackie McLean, John Coltrane, Clifford Brown… Privé de sa licence de musicien à New York pour usage de stupéfiants, il partit s’installer à Los Angeles en 1957, où il s’associa à plusieurs reprises avec le saxophoniste Harold Land, avant de revenir à Manhattan en 1961, où il ne retrouvera jamais la reconnaissance attendue.
S’il ne fut pas acteur de l’éclosion du bebop, c’est qu’il s’était engagé dans l’armée jusqu’en 1946. Il allait rattraper le temps perdu en sillonnant les États-Unis au sein de la formation de Joe Morris, aux accents rhythm and blues. Johnny Griffin était aussi de la partie et durant leurs escales new-yorkaises, ils se plongeaient dans les compositions de Dizzy Gillespie, Charlie Parker et Thelonious Monk… Le 9 juin 1953, Elmo Hope était le pianiste de la séance de Clifford Brown avec Lou Donaldson, « New Faces – New Sounds » considérée comme la première de qu’on appellerait le hard bop. Quelques jours plus tard, avec la même section ryhtmique (Percy Heath et Philly Joe Jones), il enregistrerait son premier album, en trio, en reprenant le nom de celui du quintet de Clifford Brown.
Il faut écouter les cinq albums aujourd’hui réédités à la lumière de ses compositions et pas uniquement pour la singularité du pianiste (une épure, notamment à la main droite, de ce que proposait son ami Bud Powell). Il y a chez Elmo Hope une limpidité dans l’improvisation qui prend sa source dans la cambrure de ses compositions. Il n’est jamais aussi fascinant que sur ses propres mélodies. L’occasion d’une réhabilitation.
Mo Is On
« New Faces, New Sounds »
Elmo Hope (piano)
Percy Heath (contrebasse)
Philly Joe Jones (batterie)
Enregistré à Hackensack, le 18 juin 1953
OPEN JAZZ - Elmo Hope : Mo Is On
4 min
Avalon
« Informal Jazz »
Donald Byrd (trompette)
Hank Mobley, John Coltrane (sax ténor)
Elmo Hope (piano)
Paul Chambers (contrebasse)
Philly Joe Jones (batterie)
Enregistré à NYC, le 7 mai 1956
OPEN JAZZ - Elmo Hope : Avalon
11 min
Crazy
« Elmo Hope Quintet »
Freeman Lee (trompette)
Frank Foster (sax ténor)
Elmo Hope (piano)
Percy Heath (contrebasse)
Art Blakey (batterie)
Enregistré à Hackensack, le 9 mai 1954
OPEN JAZZ - Elmo Hope : Crazy
5 min
Hot Sauce
« Here’s Hope »
Elmo Hope (piano)
Paul Chambers (contrebasse)
Philly Joe Jones (batterie)
Enregistré à NYC, le 12 décembre 1961