Jazz au Trésor : Terry Gibbs - Jewish Melodies in Jazztime
La séquence des perles et des inédits ressortis de l’oubli. Cette semaine, un album rare du vibraphoniste Terry Gibbs en 1963, déniché dans les archives de la Discothèque de Radio France: « Jewish Melodies in Jazztime ».
Entamée en 1951, la discographie de Terry Gibbs (né Julius Gubenko en 1924) s’étend jusquà ses 92 ans, en 2017. Plus de 50 albums en leader, mais une carrière discrète pour être éclipsée par la simultanéité de celle de ses ainés Lionel Hampton et Red Norvo, de ses contemporains Milt Jackson ou Cal Tjader ou de ses benjamins Bobby Hutcherson et Gary Burton. Il est vrai qu’il a aussi consacré beaucoup de temps à une carrière dans les studios de télévision. Entre 1958 et 61 il monta à Los Angeles une formation appelée Dream Band qui fut une sorte de all star de la West Coast.
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C’est après un séduisant « That Swing Thing ! » sur Verve, en 1961, une version West Coast du MJQ, qu’il revint à New York enregistrer cette curiosité, pionnière d’un courant identitaire autour des racines culturelles juives, « Terry Gibbs Plays Jewish Melodies in Jazztime ». Quelques décennies avant que la rencontre entre la musique klezmer et le jazz ne devienne monnaie courante. Il faut dire que son père, Abe Gubenko dirigeait le Radio Novelty Orchestra dont le répertoire était consacré à la musique juive et que Terry Gibbs avait toujours senti là beaucoup de swing.
Lors de la réédition de l’album en CD en 2002, allmusic.com notait : « Terry Gibbs intègre deux groupes distincts sur cet album, qui interprète non seulement des mélodies juives traditionnelles mais aussi des œuvres récentes qui incorporent des rythmes juifs. Les résultats ont très bien résisté à l'épreuve du temps, avec des versions entraînantes de And the Angels Sing et Bei Mir Bist Du Schon, ainsi que des mélodies séculaires comme Kazochock (danse russe), dont l’introduction permet de visualiser un cirque, et Vuloch, une danse traditionnelle retravaillée par Gibbs en une valse accrocheuse. »
À noter que l’on assiste ici à la première séance d’enregistrement d’une jeune pianiste curieusement créditée Alice Hagood ou Alice McCord au verso du vinyle, alors qu’il s’agissait de Alice McLeod, qui deviendrait un peu plus tard Alice Coltrane ! Terry Gibbs avait eu recours à deux formations pour cet enregistrement. L’une était son groupe du moment, avec donc Alice McLeod au piano, Herman Wright à la contrebasse, Bobby Pike à la batterie et lui-même au vibraphone ; l’autre était le groupe de son frère Sol Gage, dans la continuité de l’orchestre paternel, bien utile pour l’authenticité rythmique du répertoire. L’expérience allait faire des petits…
Bei mir bist du schön
Papirossen (Cigarettes)
Vuloch (A Folk Dance)
S & S
Nyah Shere (New Dance)
Terry Gibbs, vibraphone
Alice McLeod, piano
Herman Wright, contrebasse
Bobby Pike, batterie
Sol Gage group :
Sam Kutchner, trombone
Ray Musiker, clarinette
Alan Logan, piano
Sol Gage, batterie, marimba
Enregistré à New York, 11-12 janvier 1963