La séquence des perles et des inédits ressortis de l’oubli. Cette semaine, la publication chez Fresh Sound de « A Detroit Jazz Legend » qui reprend une série d’enregistrements de la pianiste Terry Pollard entre 1953 et 1956.La séquence des perles et des inédits ressortis de l’oubli.
Encore une inconnue pour le Dictionnaire du jazz… D’où l’intérêt de se pencher sur les très convaincants premiers débuts de Terry Pollard, extraits de cinq albums enregistrés entre 1953 et 55, rassemblés en anthologie par Fresh Sound sous le titre « A Detroit Jazz Legend ». Saluée par DownBeat comme la nouvelle artiste de l’année en 1956, la pianiste et vibraphoniste Terry Pollard (1931-2009) fut une figure majeure de la scène jazz de Detroit dans les années 50. Une carrière entamée en 1948, mais qui ne prit réellement son envol que lorsque le vibraphoniste Terry Gibbs l’embaucha en 1953 pour une tournée à travers tous les États-Unis. Elle restera dans le quartet jusqu’en 1957.
À côté de son premier et unique album en leader, « Terry Pollard », on y retrouve ses premières traces gravées à Detroit au sein du quintet du saxophoniste Billy Mitchell, avec un Elvin Jones encore sage à 26 ans, ainsi que ses collaborations aux groupes du vibraphoniste Terry Gibbs et du guitariste Dick Garcia. La limpidité, la concision et l’éloquence de ses solos s’accommodent parfaitement d’un autre instrument harmonique à ses côtés. On la retrouvera également un peu plus tard dans un album de la harpiste Dorothy Ashby… Aux côtés de Terry Gibbs, Terry Pollard parvient même, par sa propre sobriété, à poser la fougue naturelle du vibraphoniste avec beaucoup de subtilité, sans que cela nuise au swing collectif.
Le phrasé de Terry Pollard concilie le sens narratif d‘un Bud Powell, et la puissance expressive d’un Horace Silver. Une sorte de cousinage du très élégant Wynton Kelly. Après une série d’albums comme pianiste de Yusef Lateef, elle allait mettre un terme prématuré à sa prometteuse carrière en 1958 pour élever ses enfants et se contenter d’apparaitre de temps en temps en club dans sa ville de Detroit.
Blue Room
Billy Mitchell Quintet
Thad Jones (trompette)
Billy Mitchell (sax tenor)
Terry Pollard (piano)
Alvin Jackson (contrebasse)
Elvin Jones (batterie)
Enregistré à Detroit, 1953
Where or When
« Terry Pollard »
Terry Pollard (piano)
Howard Roberts (guitare)
Herman Wright (contrebasse)
Frank DeVito (batterie)
Enregistré à Hollywood, le 10 janvier 1955
I'll Remember April
Terry Gibbs, « Mallets-A-Plenty »
Terry Pollard (piano)
Terry Gibbs (vibraphone)
Howard Roberts (guitare)
Herman Wright (contrebasse)
Jerry Segal (batterie)
Enregistré à Hollywood, le 15 juin 1956
Nutty Notes
« Terry Gibbs »
Terry Gibbs (vibraphone)
Terry Pollard (piano)
Herman Wright (contrebasse)
Niels Dahlander (batterie)
Enregistré à New York, le 14 septembre 1955
Stompin’ at the Savoy
Dick Garcia, « A Message from Garcia »
Gene Quill (sax alto)
Dick Garcia (guitare)
Terry Pollard (piano)
Bill Anthony (contrebasse)
Frank Isola (batterie)
Enregistré à New York, 1956