Jazz Bonus : Albert Ayler - Revelations, Fondation Maeght
Enfin la version intégrale des mythiques “Nuits de la Fondation Maeght” d’Albert Ayler : "Revelations", remasterisé, transféré à partir des bandes originales de l’ORTF, offre plus de 2 heures de musique inédite. Sortie chez Elemental en partenariat avec la succession Albert Ayler et l’INA.
"Je joue la beauté qui survient après la tension et les angoisses" - Albert Ayler
Ce coffret de 4 CD comprend un livret de 100 pages avec des photos inédites des concerts, des essais de l'historien du jazz et homme de radio Ben Young, des coproducteurs Zev Feldman et Jeffrey Lederer et de Pascal Rozat de l'Ina. Plus des témoignages de Sonny Rollins, Archie Shepp, David Murray, Carlos Santana, Joe Lovano, Carla Bley, John Zorn, Bill Laswell, Reggie Workman, James Brandon Lewis, Patty Waters, Carla Bley, Annette Peacock, Marc Ribot, Thurston Moore et Zoh Amba.
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Cette sortie est un événement important pour le jazz : Si les performances d'Ayler à la Fondation Maeght les 25 et 27 juillet 1970 ont été extraites sur les albums “Nuits de la Fondation Maeght” (Shandar Records) et “Live on the Riviera” (ESP-Disc), présentés dans un son de qualité inférieure, elles n'ont jamais été publiées dans leur intégralité jusqu'à présent.
Ce corpus d'enregistrements nous apparaît comme le dernier témoignage de la courte carrière discographique du saxophoniste ténor Albert Ayler (1936-70). Ils proviennent des deux concerts donnés à la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence. Le lieu avait été fondé pour célébrer les arts visuels si chers au promoteur et collectionneur Aimé Maeght. Calder, Giacometti, Miro et des dizaines d'autres sculpteurs et plasticiens et leurs œuvres y ont été accueillis. La plupart d'entre eux sont encore exposés à ce jour, et le Maeght reste un extraordinaire musée privé intérieur/extérieur. Peu après son ouverture en 1964, il s'est également fait connaître en tant que lieu de spectacles modernes, en particulier les spectacles d'avant-garde qui y prédominaient. Albert Ayler est le représentant du "free jazz" invité à participer aux concerts de la soirée de 1970, connue sous le nom de Nuits de de la Fondation Maeght. Il devait se produire deux soirs dans la nouvelle salle, un dôme géodésique. (...)
Ces concerts de juillet 1970 sont la première fois où Ayler interprète les morceaux qui figurent sur ses derniers disques pour le label Impulse ! Une direction entamée plus de deux ans auparavant, mais qui n'avait pas vraiment fait partie de la pratique d'Ayler jusqu'aux concerts de Maeght. En fait, il s’était peut-être mis lui-même entre parenthèses, hors pratique. Ce concert devait donc être le dévoilement public de son ultime phase artistique. Peut-être que si Ayler était allé au Ed Sullivan Show (comme il a déclaré qu'il était censé le faire), ou s'il était retourné en France début 1971 pour les concerts que Daniel Caux préparait, nous aurions pu entendre le développement de ces conceptions. Différentes interprétations de ces pièces, et de nouvelles compositions mêlant voix et saxophone pour approfondir la collaboration d'Ayler et de Mary Parks. Ainsi, même si nous parlons des enregistrements de la Fondation Maeght comme d'un point final - ce qu'ils sont de facto - il y a un toute autre point de vue qui permet de les considérer comme le début d'une phase qui n'a pas l’opportunité de se développer davantage. (...)
La présence d'Ayler n’est en rien dissimulée au sein d’un ensemble quelconque dont il ferait partie. Au contraire, c’est l’occasion d'entendre au plus fort sa puissance, sa spiritualité et sa singularité. Ces enregistrements sont précieux. Volubiles comme Ayler l'a toujours été, dynamiques, colorés, mystérieux et, enfin, dans leur intégralité.
Ben Young - (extrait du livret - traduction E. Lacaze / A. Dutilh)