Jazz Bonus : André Jaume - Retour aux sources

Il y a plus de 40 ans (en juin 1977), André Jaume enregistrait “Le Collier de la Colombe”, son premier disque en solo et une première pour un saxophoniste français. Entrée en matière intéressante pour quelqu'un qui allait devenir un “spécialiste” des duos, le partenaire parfait pour échanger, s'entendre voire se contredire et, surtout, reconnaître l'autre.

Ceci pour dire qu'André Jaume ne joue pas pour lui : soliste, il dialogue avec l'auditeur, il ne le balade pas avec des exercices de virtuosité gratuite, il ne s'autorise pas à discourir verbeusement ou futilement. Il donne à entendre une voix, posée mais présente, forte, appuyée sur la note qu'il obtient de son ténor au son plein et chaleureux – impossible de ne pas penser à Coleman Hawkins ou à Sonny Rollins.

Si l'auditeur est en confiance auprès de Jaume, n'allez pas croire que celui-ci le manipule, l'endort avec des phrases toutes faites. La parole est vive, profonde, la thématique rigoureuse, l'articulation claire mais accidentée.

Ici, André a choisi ses sujets : 12 compositions et un arrangement sur une pièce inédite de Willem Breuker. Si le jazz conserve sa pertinence en ces temps de “distractions musicales”, c'est grâce à des gens comme André Jaume qui s'y ressourcent continuellement.
(extrait du communiqué de presse - Jean Buzelin)