Jazz Bonus : Blazin' Quartet - Sleeping Beauty
“L’histoire de la princesse endormie Aurora, de Maléfique et du prince charmant ne semble pas liée à la musique de Blazin’ Quartet mais l’idée que la beauté du monde dort et qu’elle nous attend toujours pour la découvrir a été une source inspiration pour ce dernier album.”
Dans ma vie, j’ai connu de nombreux déménagements, changements de pays, quartiers et d'appartements, plus souvent que je ne l’aurais souhaité. Je me suis rendu compte au fil du temps que la seule chose qui m'appartenait, c'était la musique, celle que j’ai toujours entendue, celle que j’ai commencé à jouer et celle qui m’est personnelle. Si on voulait définir
cette dernière, je suppose qu’on pourrait dire qu'elle est enracinée dans les Balkans, avec un savant mélange de cultures d'orient et d'occident, et s’exprimant à travers le jazz, pour la liberté d’expression qu’il représente.
Blazin’ Quartet, formation que j’ai créée il y a une dizaine d’années, s’est aussi transformé avec le temps, et les albums, à bien des égards. Après avoir déménagé à Paris, j'ai voulu réinventer le groupe, trouver des musiciens qui apporteraient quelque chose de nouveau tout en restant fidèle à l'esprit novateur et aventureux de la musique que nous avions créée auparavant. Les musiciens ont été choisis pour s'adapter à cette musique et aux idées que j'avais, mais la musique a aussi été composée pour s'adapter à eux. J’ai voulu mettre en avant ces belles personnalités, ces maîtres de leurs instruments, dans le cadre de ma propre vision musicale.
Avec ce nouvel album, je voulais livrer une musique qui me semblait « juste », sans céder aux idées préconçues sur ce que devrait être un album de «jazz» et laisser les musiciens briller dans leur élément. J'étais vraiment heureux qu'un solo de trompette inattendu d'Andreas - devenu plus tard duo lorsque j'ai superposé les claviers – soit, au final, un morceau que je garde pour le disque. Ou encore qu'un solo de guitare imprévu de Federico finisse sur l'album. Les morceaux avec Magic Malik, Rue des Balkans et Guchi nous invitent bien sûr au voyage, avec une approche photographique de la musique enregistrée saisissant l’instant.
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Le titre qui a donné son nom à l’album, Sleeping Beauty, est inspiré par ma femme Catherine. Ce n’est pas une décision classique de commencer un album avec une ballade et d’avoir une bataille de free-jazz entre la batterie et la trompette au lieu d’un solo, mais je pense que cela a du sens dans ce morceau. J'ai été inspiré par l'idée de la beauté endormie, que seul l'esprit éveillé voit. Je n'ai jamais vraiment compris, par exemple, pourquoi un diamant est tellement plus précieux que les si belles pierres que l'on trouve sur n'importe quelle plage. La beauté est à portée de main, là où l’on est prêt ou décidé à la voir, en dehors de toute valeur marchande…
Les oiseaux de l’intro et de l’outro ont été enregistrés pendant le premier confinement, à l’aube pour l’intro et à la tombée de la nuit pour l’outro. J'ai eu la chance durant ces semaines d’isolement à la campagne d’être en contact direct avec la nature, évidemment source d’inspiration aussi.
Enfin, ces dernières années, j'ai tellement écouté Ennio Morricone qu’il fallait que je réalise quelque chose à ce sujet. Je suis un grand fan de la mélodie et Ennio Morricone était un roi de la mélodie ! The Man With the Harmonica est un de ses airs très connus et je pense que nous avons réussi à y rester fidèles, sans trop changer l’essence même, et en même temps le transformer en quelque chose de presque méconnaissable. L'ambiance n'est plus celle du duel entre Charles Bronson et Henry Fonda dans « Il était une fois dans l’ouest » mais tend vers une idée plus pacifiée, vers une douceur méditerranéenne. L’autre morceau de Morricone, A l’aube du cinquième jour, est un morceau qui, juste avec la mélodie, vous emmène immédiatement dans un voyage. Encore une fois, nous n’avons pas tellement changé les notes, mais nous lui avons donné notre propre interprétation qui, je pense, la rend très personnelle.
Si nous pouvons être souvent aveugles à cette beauté… Parfois, un regard ou un son nous réveille et, pendant un instant, nous voyons le monde différemment. Parfois encore, quelqu’un crée quelque chose qui nous touche, et pour un instant nous voyons tout briller dans sa vraie lumière…
Srdjan IVANOVIC – Biographie
Né en 1983 à Sarajevo (Bosnie-Herzégovine), Srdjan Ivanovic fuit la guerre en 1992 et s’installe à Athènes avec son père, guitariste et compositeur classique.
En 2003 il déménage aux Pays-Bas où il étudie au Conservatorium van Amsterdam (B. Mus) et Utrechts Conservatorium (M. Mus). Il remporte de nombreux prix et concours, salué par les jurys et la presse pour l’originalité et la sensation organique de son jeu et ses compositions.
Depuis 2014 il vit à Paris.
En 2016 il reçoit la bourse de la Fondation Prins Bernhard Fonds pour partir étudier plusieurs mois à New York.
Il dirige le Blazin’ Quartet depuis 2008 dans différents line-up et différents pays (d’abord aux Pays-Bas et depuis 2015 à Paris). Le groupe a reçu le prix du meilleur groupe au Dutch Jazz Competition, au North Sea Jazz Festival et au Holland Casino Jazz & World Award.
Le quartet s’est produit jusqu'au Brésil, en Thaïlande et en Chine et leur musique a été saluée comme « une torsion des conventions, belle et intrigante » par des médias tels que The Downbeat et All About Jazz, entre autres.
(extrait du communiqué de presse)
Srdjan Ivanovic (batterie, claviers, compositions)
Andreas Polyzogopoulos (trompette)
Federico Casagrande (guitare)
Mihail Ivanov (contrebasse)
Invité : Magic Malik (flûte)