Jazz Bonus : Carlos Henriquez - The South Bronx Story
“The South Bronx Story”, une suite ambitieuse du célèbre bassiste et compositeur Carlos Henriquez, paraît chez Tiger Turn.
"L'artiste de latin-jazz le plus important de New York aujourd'hui, l'héritier de l'héritage de Tito Puente". New York Latin Culture
“The South Bronx Story”, œuvre majeure dans la carrière de Carlos Henriquez, est une rétrospective de l'histoire sociale du South Bronx et s'inspire de l'héritage portoricain personnel de Carlos Henriquez. Pour l'occasion, le contrebassiste a fait appel à un ensemble de musiciens de premier plan : le tromboniste Marshall Gilkes, la saxophoniste Melissa Aldana, le pianiste Robert Rodriguez, le batteur Obed Calvaire, les trompettistes Michael Rodriguez et Terrell Stafford, le percussionniste Anthony Almonte ainsi que le polyvalent Jeremy Bosch aux flûtes et au chant.
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Carlos Henriquez est membre du Jazz at Lincoln Center Orchestra de Wynton Marsalis depuis plus de deux décennies. Il est l'un des premiers musiciens véritablement bilingues, dans la mesure où il maîtrise à la fois le jazz et les traditions afro-latines. Son éducation dans le South Bronx, un riche creuset musical qui compte des légendes locales telles que Tito Puente, Eddie Palmieri ou Celia Cruz, a joué un rôle majeur dans son développement musical et personnel. Sur “The South Bronx Story”, qui est son troisième album en leader et qui fait suite à son hommage à Dizzy Gillespie en 2018, “Dizzy Con Clave”, le bassiste et compositeur emmène les auditeurs dans un vaste voyage musical à travers ses lieux de prédilection. La première de ce projet a eu lieu en 2018 au Jazz at Lincoln Center et a été largement acclamée.
"[Sur The South Bronx Story], j'utilise ma musique, mon expérience et mon héritage en tant que Portoricain ayant grandi dans le Bronx pour raconter une histoire qui regarde le passé et se projette dans l'avenir", explique Carlos Henriquez. "Le jazz est américain, né du melting-pot de notre expérience afro-américaine. Et dans l'esprit américain, le jazz s'est adapté à différentes cultures, villes, personnes et lieux et est devenu une expression de l'identité de chacun. Ce projet représente justement cela : la tragédie, la violence et l'histoire ne sont pas terminées, mais il y a de l'espoir pour l'avenir. La musique, la danse et les arts peuvent rassembler tout cela et le transcender pour mettre en évidence un humanisme commun."
Des morceaux comme Soy Humano (Je suis humain) évoquent les obstacles auxquels Carlos Henriquez et sa famille ont dû faire face en grandissant dans le système de logement et les turbulences financières, tandis que Guajeo de Papi est un témoignage de paternité en l'honneur de son père, Jorge Henriquez, qui a subvenu aux besoins de sa famille même dans les moments difficiles. "Mon père est aimé par beaucoup et est un exemple pur de la façon dont un homme peut être défini. Je suis si fier de lui et vraiment honoré d'avoir écrit cet composition pour lui", confie Carlos Henriquez. Un autre morceau, Hydrants Love All, aux accents salsa, a été écrit en pensant au frère de Carlos Henriquez et aux jours d'été qu'ils passaient ensemble à jouer parmi les bouches d'incendie dans les rues chaudes du Bronx.
D'autres pièces font ingénieusement référence à des personnes importantes ainsi qu'à des événements qui ont créé la culture diversifiée du South Bronx de New York. Parmi les mouvements, citons Black Benji, un morceau inspiré de Cornell Benjamin, celui-là même qui a promu la paix entre les gangs du Bronx ; Mama Lorraine sur la vie et le travail de la militante Lorraine Montenegro qui, avec Evelin Lopez Antonetty, a fondé l'association United Bronx Parents, mais qui est tragiquement décédée à Porto Rico à la suite de l'ouragan Maria ; Borough of Fire, qui évoque les incendies dévastateurs d'immeubles à loyer modéré dans les années 1970, et Moses and the Cross, qui traite de l'héritage conflictuel de Robert Moses et de la construction de l'autoroute du Bronx.
L'album comporte de nombreux solos inspirés. Sur Black Benji, Melissa Aldana a beaucoup d'espace pour s’exprimer, montrant une maîtrise absolue du saxophone. Marshall Gilkes et Michael Rodriguez échangent des phrases colorées sur la forme dans Guajeo de Papi, tandis que Terrell Stafford expose des lignes magnifiques avec un superbe son de bugle sur Mama Lorraine. Tout au long de l'album, le polyvalent Jeremy Bosch (largement connu comme l'un des chanteurs principaux de l'ensemble Spanish Harlem Orchestra, lauréat d'un Grammy) balance entre la flûte et le chant ; en particulier, son soneo sur la section mambo de Moses on the Cross rappelle les grands chanteurs de l'ère Fania.
Ce cocktail harmonieux de racines en un tout cohérent souligne l'impact de la diaspora portoricaine sur la musique et la culture du Bronx, rappelant aux auditeurs que la culture latino ne peut être séparée de la culture new-yorkaise, et que la culture du Bronx ne peut être séparée du jazz. "Étant né là, j'ai vu de première main les valeurs et les instincts qui m'ont permis de comprendre la famille de ma communauté. L'intégration, qui était la clé de mon enfance, est un aspect culturel qui m'a fait apprécier ceux avec qui j'ai grandi. En écoutant les différentes compositions de ce projet, vous verrez à quel point la rue s'est avérée être une influence positive pour moi."
À PROPOS DE CARLOS HENRIQUEZ
Carlos Henriquez est né en 1979 dans le Bronx, à New York. Il a étudié la musique dès son plus jeune âge, a joué de la guitare au collège et s'est mis à la basse alors qu'il était inscrit à la Juilliard School. Il est entré à la LaGuardia High School of Music & Arts and Performing Arts et a fait partie du LaGuardia Concert Jazz Ensemble qui a remporté la première place au concours du festival Essentially Ellington High School Jazz Band de Jazz at Lincoln Center en 1996. En 1998, peu après le lycée, Henriquez a rejoint le Wynton Marsalis Septet et le Jazz at Lincoln Center Orchestra, effectuant des tournées mondiales et figurant sur plus de 25 albums. Henriquez s'est produit avec des artistes tels que Chucho Valdés, Paco de Lucia, Tito Puente, Eddie Palmieri, Danilo Perez, Gonzalo Rubalcaba, la Marsalis Family, Willie Nelson, Bob Dylan, Stevie Wonder, Lenny Kravitz, Marc Anthony, et bien d'autres. Il enseigne à la Northwestern University School of Music depuis 2008, et a été directeur musical de l'échange culturel du Jazz at Lincoln Center Orchestra avec l'Institut cubain de musique avec Chucho Valdés en 2010.
(extrait du communiqué de presse en anglais - traduction E. Lacaze / A. Dutilh)