Jazz Bonus : Francis Bebey - Dibiyé

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Jazz Bonus : Francis Bebey - Dibiyé

Francis Bebeye
Francis Bebeye
- Peewee !

Réédition de” Dibiye” de Francis Bebey en version deluxe, chez Peewee ! / Believe. 25 ans après sa première édition.

« Certains ont le pouvoir d'ouvrir les yeux des autres, de leur faire voir un paysage caché, sans leur apprendre. Ils marchent quelques pas devant, puis ils s'effacent. Ce sont souvent des conteurs. Ils parlent, sans trop se soucier qu'on les écoute. Ils savent qu'on ne peut pas vivre sans récit. Le récit doit être dit. On n'a pas besoin de l'entendre du premier coup, il peut rester flottant dans l'atmosphère. On a cru rêver. On se souvient de quelques petits gestes ou d'une lumière ou d'un son. Et ce rien du tout va faire son chemin.

Au départ, c'est un conte, une ritournelle, un chant, quelques signes qui restent tapis dans un pli de mémoire et provoquent notre métamorphose. Alors que nous nous souvenions d'une berceuse primitive et succincte, nous entendons peu à peu grincer la porte d'une cosmogonie. L'œuvre prend une dimension transformatrice. Comme Amadou Hampâté Bâ, Francis Bebey nous donne le désir d'Afrique. Avec un morceau de bois, un seul trou dedans, il nous décode la musique. Pas seulement la musique africaine, mais cet inexplicable qui parle d'essentiel, qui parle de la vie, de la mort, de l'amour et de la joie. Voilà qu'on touche la musique.

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Celle d'avant la culture, de la pierre et du vent, celle qui se fête tous les jours dans les bals populaires, celle de la transe, des midinettes et des chamanes. Son œuvre est un langage transversal qui relie les couloirs fermés de la tour de Babel. Francis Bebey nous donne les clés**.”** P. Mahey.

Printemps 1997 : Paris était encore un peu le centre d’une sono-mondiale très africaine. On y croisait facilement toutes les grandes figures d’alors : Manu Dibango, Salif Keïta, le “ Super Diamono de Dakar “, Ghetto Blaster, Papa Wemba, Ray Lema, Mory Kanté, Ismaël Lô**,**... Loin des sentiers battus et des agitations de l’industrie, Francis Bebey faisait alors figure de référence pour tous ces petits cousins célèbres. Il suscitait partout respect et curiosité. C’était un pionnier incontestable et un secret bien gardé.

Notre rencontre avait été bien préparée par ses fils, Patrick et Toups. J’avais pris comme un miracle que nous ayons pu organiser ces séances de travail alors même que Francis était très courtisé par de plus grandes maisons. Un signe évident de son irréductible indépendance.

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Dès les premiers instants, sa douceur nous avait placés sous des hospices particuliers. Un petit homme très délicat, avec un immense sourire et une malice impossible à cacher. Tout lui convenait, tout semblait l’émerveiller dans le dispositif que nous avions préparé pour lui. Disponible dans l’instant, très proche, il avait l’élégance de nous faire croire qu’il était le privilégié de l’histoire. C’est pourtant bien lui qui nous invitait à sa fête et c’est sous sa très grande autorité que tout nous a semblé très simple. Il était à son affaire avec tous les sons qu’il avait en tête, et son quartet “ Amaya “ était parfaitement rodé.

C’est sous son autorité que les sons élémentaires des flûtes pygmées, des sanzas et des peaux, s’organisaient en boucles hypnotiques, en répétitions transcendantes, en chants incantatoires ou en hymnes simples. Il conduisait son voyage comme on fabrique son pain. Des gestes précis, mille fois répétés, épurés, avec ses fils et leur alter ego, « Papa » Noël Ekwabi ; pour une alchimie unique et merveilleuse.

Dibiye“ a marqué son temps, influencé une génération de world musiciens, bercé les amoureux d’Afrique, alimenté les samplers des trip-hopers de tous horizons, fait les beaux jours des radios « spécialisées ». Francis s’est reconnu dans ce disque. Il en était fier et heureux. Il semblait penser que c’était une pièce importante, jusque-là manquante, de tout son travail, de toute son œuvre 

Presque 25 ans après, “ Dibiye ” n’a pas pris une seule ride. Il était temps de pouvoir le rendre à nouveau disponible à tous, dans une version d’origine intacte, simplement enrichie de ces notes et de cet entretien qu’il avait eu avec Sophie Beau Blache, en préparation d’un document filmé que nous envisagions alors.   Bon Voyage .  Vincent Mahey
(extrait du communiqué de presse)

A écouter dans l'émission sur Florian Pellissier : Florian Pellissier, Rio sur Hudson
Open jazz
55 min