Jazz Bonus : Martial Solal - My One and Only Love

En avant-première, « My One and Only Love - European Jazz Legends Vol. 15 » de Martial Solal qui paraît le 06 avril chez Challenge Records.
“ Martial Solal possède, en abondance, ce qui est indispensable aux musiciens : sensibilité, créativité, et technique prodigieuse. Et surtout, il rayonne ! “ Ces mots de louange ont été écrit par son “frère d’âme” Duke Ellington pour le premier disque de Solal aux USA, enregistré à Newport en 1963 avec la section rythmique de Bill Evans, Paul Motian à la batterie et Teddy Kotick à la basse. Plus d’un demi-siècle plus tard, le légendaire pianiste et compositeur français, qui a excellé dans les musiques de film, les orchestres, les big bands et ses propres groupes, en même temps que des duos avec des grands du jazz, de Lee Konitz à Dave Liebman, prouve encore une fois pourquoi Duke l’aimait tant.
Dès que Martial Solal s‘est assis au piano du théâtre Gütersloh, en Allemagne, pour la balance, tous les mois de préparation et de travail pour ce concert solo, ainsi que la tension du voyage depuis sa maison à Chatou près de Paris, semblaient avoir disparu. “À la maison, je ne fais même pas de musique, je fais juste des gammes et de trucs”, raconte-t-il, après avoir expliqué pourquoi il a hâte de jouer sur un grand piano sur la scène. “J’ai deux pianos à la maison : je travaille depuis des années sur un vieux piano droit avec un touché léger, et j’ai souvent souffert quand je me retrouve avec un piano au toucher lourd sur scène. Puis j’ai acheté en 1977, un grand piano Kawai, et demandé au fabricant de le régler pour un toucher très dur, pour être complètement à l’aise sur toutes les sortes de pianos sur lesquels je suis invités à jouer. J’ai toujours la musique dans ma tête, mais elle ne peut sortir que sur le bon instrument.”
Solal a évidemment apprécié de jouer ici sur le Steinway et a presque été contraint de se retenir pour ne pas laisser jaillir toute cette merveilleuse musique pendant la balance. Il se demandait même quel titre les enfants qui assisteraient au concert ce soir-là, pourraient reconnaître, un titre si connu qu’il pourrait le dérouler dans ses improvisations pour attirer leur attention. Après plusieurs suggestions, cette légende du jazz européen de 90 ans a finalement opté pour “Frère Jacques” une contine que Solal connaît bien, mais n’a jamais joué avant - du moins comme il l’a fait ce soir-là.
L’album, “My One and Only Love” est publié par Intuition (dist. Socadic) dans la collection “European Jazz Legends”, avec comme pour chaque volume une interview du musicien en fin de CD.