Jazz Bonus : Martin Bejerano - #CubanAmerican
Le quatrième album "#Cuban American" du natif de Miami, Martin Bejerano, vient de sortir. “Ce n’est ni de la musique cubaine ni de la musique américaine. C’est de la musique cubano-américaine.”
Quinze ans après la sortie de “Evolution/Revolution”, son premier album en tant que leader, le claviériste, compositeur et arrangeur Martin Bejerano insiste toujours pour dire qu’il n’est pas un grand artiste latino. Ses fans, de plus en plus nombreux, ne sont cependant pas d’accord avec lui. Oui, ses prouesses dans le domaine du jazz éblouissent avec une énergie renouvelée et sa façon de jouer une ballade est plus que saisissante. Mais on ne peut nier qu’il a pris conscience de l’obligation particulière qui lui incombe de représenter son héritage cubain dans ses concerts.
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“Je ne suis pas quelqu’un qui se contente de faire un seul type de musique”, admet volontiers Martin Bejerano, soulignant la grande diversité stylistique représentée par les 10 morceaux qui composent le programme séduisant de “#CubanAmerican”. Il est important de noter qu’il est rejoint par les deux mêmes partenaires de la section rythmique qui l’accompagnent depuis la création de son trio en 2007. Le batteur Ludwig Afonso, né à La Havane, s’est produit avec nombre d’artistes, de Spyro-Gyra au guitariste Richard Bona et au pianiste Hector Martignon, tandis qu’Edward Pérez est un bassiste de premier plan à New York qui s’est immergé dans les styles jazz, brésilien, afro-péruvien et latin-jazz et a joué avec Paquito D’Rivera et Lee Konitz, entre autres notables. Sur plusieurs morceaux, la présence du percussionniste colombien Samuel Torres ajoute un feu rythmique supplémentaire.
Né à Miami d’une mère nord-américaine et d’un père cubain, Martin Bejerano a commencé à montrer un certain intérêt pour le piano à l’âge de six ans, en reprenant quelques airs joués par sa mère. Mais il préférait passer son temps libre à jouer au baseball avec ses amis et rêvait de jouer de la batterie. Sa mère a proposé un marché à son fils. Si Martin accepte de prendre des cours de piano pendant un an, il pourra passer à la batterie si, à la fin de l’année, il ne s'intéresse toujours pas à cet instrument. Heureusement, l’intuition de sa mère s’avère infaillible et la carrière d’un talent naissant du clavier était lancée.
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En grandissant, l’intérêt de Martin Bejerano pour la musique a été encouragé par ses deux parents. Sa mère a été particulièrement influente. Son grand amour était la musique de big band, et Martin Bejerano a été exposé aux sons des icônes de l’ère du swing. Il joue de la trompette dès son plus jeune âge et commence à jouer de la trompette en solo au lycée, bien avant avoir l’occasion de jouer du piano. Il s’est entiché du trompettiste Maynard Ferguson, qui était alors au sommet de sa gloire. Il concède qu’au lycée, il était plus attiré par les souffleurs que par les pianistes. L’un d’entre eux a retenu l’attention de Martin Bejerano : le saxophoniste hard bop Charlie Rouse, connu pour sa collaboration avec Thelonious Monk. Ironiquement, il ne connaît pas le pianiste Keith Jarrett par le biais du jazz, mais par son professeur de piano classique. Martin Bejerano admet que la première fois qu’il a joué un montuno - le motif rythmique répété joué au piano dans la musique afro-cubaine - c’était dans le groupe de jazz de son lycée.
A l’âge de quinze ans, Martin Bejerano était considéré comme un professionnel, interprétant la Rhapsody in Blue de George Gershwin avec le Mexican American Bi-National Symphony. Il est diplômé de la New World School of the Arts et a reçu une bourse pour étudier à la Florida State University. Martin Bejerano a obtenu une maîtrise à l’université de Miami et dirige aujourd’hui le département de piano jazz de la Frost School of Music de cette université
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Au début des années 2000, un séjour à New York lui offre d’innombrables occasions de se produire avec une succession d'artistes de jazz de premier plan, ce qui renforce encore la réputation de Martin Bejerano. Il a notamment été engagé pour jouer, tourner et enregistrer avec les quartets du guitariste Russell Malone et du batteur Roy Haynes. Ces deux associations se sont avérées être de longue durée et ont renforcé l’aura de Martin Bejerano en tant que pianiste accompli, à l’aise aussi bien dans les milieux traditionnels que les dans les milieux afro-cubains.
Dans “CubanAmerican, Ay Cosita Linda et My Cafetal sont des airs qui, bien que très populaires à Cuba il y a 70 ans, ne sont pas d’origine cubaine. Ils ont été écrits par des compositeurs colombiens et réglés à l’origine sur des rythmes qui ne sont pas intrinsèquement cubains. L’approche de Martin Bejerano est ici ingénieuse, car il donne à ces vénérables succès de la musique tropicale une nouvelle vie, les transformant en quelque chose de tout à fait contemporain et fascinant. Sa composition Yo No Bailo, est un aveu poignant que les premières impressions peuvent être trompeuses. Origin Story oscille entre des paysages sonores rêveurs et des jams percussifs afro-cubains bouillonnants, propulsés par un tumbao (ostinato) de basse implacable? Curieusement, il avait initialement prévu que la session soit totalement acoustique, mais après avoir écouté les prises avec du recul, il a réalisé que le programme “ne frappait pas assez fort”. La solution ? Le musicien de 47 ans a ajouté des voicings de synthétiseur sur six des pistes de la session, créant une profondeur orchestrale et une énergie bien ciblée qui transmettent ce qu’il ressent.
(extrait du communiqué de presse - C. Charbonnier / A. Dutilh)