Jazz Bonus : Philip Catherine - Pourquoi
"Pourquoi" est le nom d'une composition de Philip Catherine qui donne le titre à cette deuxième rencontre en studio du trio avec le guitariste Paul Morello et le bassiste Sven Faller. Parution chez Enja / L’Autre Distribution.
Et oui, vous avez bien lu, "Pourquoi" sans point d'interrogation. Un petit jeu de mots qui caractérise bien Philip Catherine. Ce maître de la guitare jazz (né en 1942) est aussi un homme plein d'esprit, dans la vie et sur la scène. Une légende vivante au cœur juvénile qui fête ses 80 ans ce 27 octobre 2022. Un grand musicien que la Belgique, petit pays mais grand dans le jazz, célèbre comme un héros national. Sans la moindre interrogation, c’est la musique de trois musiciens de haut vol. Avec un flow naturel, stylistiquement assurée dans tous les genres, parfois exubérante de vivacité puis contemplative et condensée comme une bonne musique de film. Depuis leur premier album "Manoir de mes rêves" (Enja, 2019) et une cinquantaine de concerts, Catherine, Morello et Faller ont fait mûrir leur art du trio et leur répertoire. Comme un bon vin.
Ils ont trouvé une qualité de musique de chambre qui ne dégénère jamais en une 'bataille de guitares” mais se nourrit de l'écoute et de l'interaction. Le soutien rythmique de Sven Faller à la contrebasse l'enrichit avec des contre-mélodies.
Alors que dans le premier album du trio il s'agissait de l'amour pour Django Reinhardt, Antonio Carlos Jobim et des interprétations jazzy de chansons françaises des années 50 et 60, "Pourquoi" se concentre sur leurs propres compositions. A l'exception de deux titres - First Walz du compositeur et chef d'orchestre belge Frédéric Devreese (1929- 2020) et Frontera du pianiste et compositeur Nicola Andrioli - le répertoire de "Pourquoi" est composé par Philip Catherine et Paul Morello.
Le lyrisme de Philip Catherine, qui selon Paulo Morello « laisse les mélodies chanter et sonner comme aucun autre guitariste » imprègne tout le trio et chaque solo : du son plus électrique de Catherine, dont le vibrato envoûtant rappelle parfois Django Reinhardt, jusqu'à la guitare de Paulo Morello, qui occupe la place plus acoustique et brésilienne sur cet album. Ce qui a commencé en 2010 par un jam entre les deux guitaristes dans les coulisses du "International Jazz Week Burghausen" compte, onze ans plus tard et sans aucun point d'interrogation, comme l'un des meilleurs trios que le jazz européen ait à offrir.
(extrait du communiqué de presse)