Jazz Bonus : Scott Hamilton - Classics
Les danois du label Stunt ont eu une idée simple… et forte. Ils ont demandé à Scott Hamilton de plonger dans le répertoire de la musique classique et de s’y ébrouer à loisir. Sortie de “Classics” le 20 mai.
Né le 12 septembre 1954, Scott Hamilton n'a plus besoin d'être présenté. Le célèbre ténor américain est immédiatement reconnaissable à sa sonorité intemporelle, affinée au cours des décennies. Le son de Scott Hamilton, à la fois brumeux et puissant, rappelle une autre époque qui a encore son mot à dire. Clair et calme dans son discours musical, comme Ben Webster ou Zoot Sims, il prête son langage tonal chaleureux et luxuriant à des thèmes de musique classique que la plupart d'entre nous n'ont entendus que dans leur contexte d'origine.
Cependant l'histoire de la rencontre entre le jazz et la musique classique est presque aussi ancienne que le jazz lui-même. Elle s’est produite de bien des manières : le plus souvent, il s'agit d'une combinaison d'un soliste de jazz et d'une section rythmique interprétant des morceaux de jazz réarrangés pour inclure des cordes ou un accompagnement instrumental symphonique. Mais ce n’est pas la seule façon de faire ! Ces fragments classiques sont abordés ici sous l'angle du quartet de jazz.
Le répertoire que le groupe a choisi pour cette session a été réarrangé et habilement renommé de telle sorte qu'il pourrait tromper les amateurs de jazz chevronnés en leur faisant croire qu'ils ont manqué quelques standards intemporels. Certains thèmes sont faciles à décoder (My Reverie, basé sur "Rêverie" de Claude Debussy), tandis que d'autres sont délicieusement plus discrets dans leur subversion : Moon Love (basé sur la 5e symphonie de Tchaïkovski) et Humoresque (sur l’œuvre d'Antonin Dvořák). Scott Hamilton et son groupe ont intégré ce matériel dans l'esprit du jazz avec une habileté telle que l'on pourrait croire les autres titres tirés des spectacles de Broadway : I Think of You, The Lamp Is Low, If You Are But A Dream, et Yours Is My Heart Alone.
Scott Hamilton et sa section rythmique - composée de Jan Lundgren au piano, Hans Backenroth à la contrebasse et Kristian Leth à la batterie - avancent en tandem, avec une maîtrise totale de l'espace et des dynamiques : La vision qu'ils partagent est claire, le jeu est propre, le son est chaud mais net.
Avec le temps, les artistes apprennent souvent à connaître leur public, acquérant cette capacité à combler son attente tout en élargissant ses perspectives. Scott Hamilton et son quartet y parviennent ici, et, à n’en pas douter, cela ne déplairait pas aux compositeurs si habilement dépossédés.
(extrait du communiqué de presse)