Jazz Bonus : Sélène Saint-Aimé - Mare Undarum
Le premier album de la contrebassiste Sélène Saint-Aimé, “Mare Undarum”, paraît chez Komos / L’Autre Distribution.
Il faut imaginer Sélène Saint-Aimé, jeune collégienne, arpenter les travées du festival Django Reinhardt à Samois-sur-Seine, près de Fontainebleau en banlieue parisienne et à quelques encablures du village où elle habite. Elle a entre quatorze et quinze ans et travaille comme bénévole au milieu de tous ces musiciens qui composent un monde dont elle n’a pas encore tout à fait conscience. Mais elle est manifestement attirée par cette musique qu’elle découvre au fil des années. Son esprit et ses doigts bouillonnent, elle s’intéresse à la guitare (évidemment en un tel lieu !) mais sans vraiment de conviction. « Et puis à 15 ans, lors d’un concert, je tombe amoureuse de la contrebasse. Pourquoi à ce moment là ? Je ne sais pas. Mais c’est un coup de foudre. Avec le recul, je peux davantage l’expliquer : on peut jouer de la contrebasse même avec un niveau débutant, ce qu’il est impossible de faire avec un violon ; on a toujours besoin d’une basse au jazz ; enfin c’est un instrument magnifique. J’aime le bois, la forme, la taille, le son, tout. »
Après son bac, Sélène Saint-Aimé s’inscrit au Paris College of Music et au Conservatoire de Boulogne. Elle y apprend le jazz, la musique classique, la technique de l’archet, elle accède au répertoire de la contrebasse. En juillet 2016, elle rencontre Steve Coleman, en résidence à Montreuil. C’est la révélation. Elle se sent attirée par cette musique de jazz exigeante, faite d’improvisations, grâce à laquelle elle sent déjà pouvoir exprimer son inventivité. Il faut imaginer Sélène Saint-Aimé, la vingtaine conquérante et modeste, débarquer à New York sur les conseils de Steve Coleman et fréquenter les clubs de jazz les plus prestigieux sous la haute bienveillance de grands anciens comme Ron Carter. Et suit Steve Coleman, lors des résidences et des masterclasses du musicien. Il y a pire comme apprentissage et perfectionnement.
La période est riche : elle partage son temps entre la France et les Etats-Unis, entre le travail et l’apprentissage, entre un présent intense et un avenir qui se dessine. Il faut imaginer Sélène Saint-Aimé, de retour à Paris, bien décidée à jouer, à jouer encore, à jouer toujours. Elle cherche la bonne formation, elle cherche la bonne musique, elle cherche les bonnes couleurs et les bonnes vibrations. Et elle trouve. « J’ai fait beaucoup de concerts en rentrant à Paris : j’ai joué avec plusieurs musiciens, j’ai vu ce qui marchait, ce qui ne marchait pas. Je changeais au fur et à mesure. Mon travail est très intuitif. J’ai travaillé la composition sur le tas. J’espère arriver bientôt à travailler avec la formation qui me plait : une base de trio à cordes, contrebasse, violoncelle et alto ou violon. »
En juin 2019, Antoine Rajon, responsable du label de jazz Komos chez Astérios Spectacles, propose à Sélène Saint-André d’enregistrer un album de sa composition. Son premier. Carte blanche et inspiration totale. “Mare Undarum” naît entre les murs du Studio Pigalle lors d’un enregistrement inspiré où la composition et l’improvisation firent si bon ménage – à plusieurs.
(extrait du communiqué de presse)
Sélène Saint-Aimé (contrebasse, voix)
Guillaume Latil (violoncelle)
Mathias Lévy (violon)
Irving Acao (saxophone)
Hermon Mehari (trompette)
Sonny Troupé (ka, batterie)
- En concert le 05 septembre à 18h au Studio de la Philharmonie de Paris (75) dans le cadre de Jazz à la Villette
Sélène Saint-Aimé (contrebasse, voix)
Irving Akao (saxophone ténor)
Hermon Mehari (trompette)
Mathias Lévy (violon)
Sary Khalife (violoncelle)
Sonny Troupé (ka)