
Le guitariste Tal Farlow était né le 7 juin 1921. Disparu en 1998, il fut l’un des plus élégants disciples du bebop, d’une virtuosité qui lui valut le surnom de “The Octopus”.
C’est en écoutant la guitare électrique de Charlie Christian, en 1943, que Tal Farlow se décide à étudier sérieusement la guitare. Comme il n’a pas de quoi s’en payer une, il va fabriquer la sienne… On est alors en pleine révolution bop, il s’imprègne de la musique de Parker et Gillespie, se perfectionne avec Jimmy Raney et Sal Salvador et fréquente John Collins et Jimmy Smith. Une confrérie plus discrète que les saxophonistes, trompettistes et pianistes du bebop, mais autant au cour du volcan… On retrouvera Tal Farlow entre 1950 et 55 au sein du trio de Red Norvo avec Charles Mingus, où il avait remplacé Mundell Lowe. DownBeat le désignera comme “New Star” de la guitare en 1954 et il remportera le prix des critiques en 1956.
Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.
Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.
Après ses débuts discographiques en 1954 pour Blue Note, Norman Granz le prendra sous son aile sur son propre label Norgran, avant qu’il enchaine quatre albums majeurs pour Verve entre 1957 et 1960. Il prend à ses côtés Ray Brown, Eddie Costa ou Chico Hamilton et sera embauché par Howard McGhee, Gigi Gryce, Max Roach ou Horace Silver.
Il quittera la scène musicale durant toutes les années 60, avant d’effectuer son retour à Newport en 1969. Nouvelle éclipse jusqu’en 1975 et la dernière partie de sa carrière qui le ménera souvent en France, pour jouer notamment avec son confrère Philippe Petit. Il laisse la marque d’un innovateur : un luthier lui avait fabriqué une guitare à manche court lui permettant une vélocité aérienne et une sonorité d’une douceur particulière. Il développa aussi l’aspect percussif du corps de la guitare pour enrichir son phrasé en simulant la présence rythmique de bongos.
Sous la plume de Claude Oberg, le Dictionnaire du Jazz conclut ainsi sa notice : “Il est considéré comme le meilleur technicien - après Django Reinhardt - et l’un des meilleurs stylistes du jazz moderne. Moderne il l’est par la cohérence extrême de son jeu - on peut parler de rigorisme - où les lignes les plus complexes sont strictement tramées, tenues, et les effets à peine touchés, frôlés, suggérés, passés en dessous, avec une sobriété sèche mais enjouée qui n’est pas l’évidence de la guitare.”