Les amours réciproques et impossibles de Paul Desmond et Audrey Hepburn.
Le 1er février dernier, Paul Rogers consacrait sa page dessinée hebdomadaire du New York Times à la fascination réciproque de l'actrice Audrey Hepburn et de saxophoniste alto Paul Desmond. L'histoire démarre au printemps 1954 quand Audrey Hepburn joue à Broadway dans "Ondine", au 46th Street Theatre. Le quartet de Dave Brubeck était programmé à quelques blocs de là au Basin Street. Chaque soir Paul Desmond demandait à Brubeck de prendre l'entracte à une heure précise. Il se ruait à l'extérieur, traversait Times Square et guettait Audrey Hepburn s'engouffrer dans une limousine derrière l'entrée des artistes à la fin de son spectacle. Cette année-là, Paul Desmond allait composer Audrey pour l'album "Brubeck Time".
Paul Desmond mourut d'un cancer des poumons en 1977. Il était resté célibataire toute sa vie et ne sut jamais si Audrey Hepburn avait entendu sa composition. À la mort de Audrey Hepburn, en 1993, son ex-mari Andrea Dotti appela Dave Brubeck pour lui demander si le quartet accepterait de venir jouer Audrey à ses obsèques qui devaient se dérouler aux Nations Unies. Quand Dave Brubeck fit part de sa surprise : "Je ne savais pas que vous aviez connaissance de cette composition", il s'entendit répondre "ma femme écoutait ce moceau chaque soir avant de s'endormir".
L'anecdote a été puisée par le dessinateur dans la biographie "Take Five : The Public and Private Lives of Paul Desmond" de Doug Ramsey.