Jazz Culture : "Jazz à l'âme" de William Melvin Kelley
“Jazz à l’âme”, roman de William Melvin Kelley paraît aux éditions Delcourt.
Ludlow Washington est né différent. Abandonné à cinq ans aux mauvais traitements d’une institution pour aveugles, il endure les brimades jusqu’à ce que ses prodigieux talents de musicien lui offrent un ticket d’entrée dans le monde. Un monde auquel il n’est pas préparé, où il apprend la vie à tâtons. Devenu un temps la propriété d’un orchestre de New Marsails, une ville imaginaire du Sud, Luddy emboîte bientôt le pas aux pionniers du jazz et part à la conquête de la scène new-yorkaise, où il devient une icône de l’avant-garde de Harlem. Mais la musique ne suffit plus à adoucir ses démons intimes. Désorienté par la mémoire de son enfance volée, meurtri par les trahisons amoureuses, Ludlow est hanté au point de vaciller.
L’art avait rien à voir là-dedans — rien du tout. Un gamin de cinq ans, qu’est-ce que ça connaît à l’art ? Même maintenant, c’est pas sûr que j’y connaisse grand-chose. Les critiques en parlent en long et en large, et moi je dis: «Tout ça, c’est très bien, mais en quoi ça me concerne ? » J’y réfléchis pas. Je joue, point barre. C’est mon gagne-pain."
Publicité
Né à New York en 1937, William Melvin Kelley a grandi dans le Bronx. Il a 24 ans lorsque paraît son premier roman, “Un Autre Tambour” (Delcourt), accueilli en triomphe par la critique qui le compare à Baldwin et Faulkner. En 1965, il fait le choix de quitter l’Amérique ségrégationniste, et s’installe avec sa famille en Jamaïque, après un crochet par Paris. Ils ne rentreront aux États-Unis que dix ans plus tard. Auteur de quatre romans et d’un recueil de nouvelles, Kelley a été récemment redécouvert à la faveur d’un article paru dans le New Yorker, titré : « Le géant oublié de la littérature américaine ». Il confiait pourtant dans une interview, en 1968 : « Si les choses avaient tourné autrement, je serais devenu musicien. » William Melvin Kelley est mort à New York, en 2017.
(extrait du communiqué de presse)