Jazz Culture : Les 5 étoiles du “Playground” de David Helbock & Camille Bertault
Camille Bertault & David Helbock viennent de recevoir le rarissime 5 étoiles (*****) de la critique de DownBeat Magazine pour leur album “Playground” paru chez ACT.
L'éclectisme peut être vide de sens. Mais ici, l'indice est dans le titre. David Helbock a peut-être l'air d'un type sérieux, mais il y a un intensité dans son jeu ; il ne s’agit pas de fantaisie, de satire ou de pastiche, mais simplement la conviction que la musique est un terrain de jeu sur lequel des choses impossibles deviennent possibles et des choses improbables se produisent tout le temps. En cela, il a en Camille Bertault la partenaire idéale, avec son propre sens de l'espièglerie.
Il est significatif que les autres artistes auxquels il est fait allusion au cours de "Playground" soient Egberto Gismonti (le Frevo d'ouverture), le facétieux Thelonious Monk (Ask Me Now) et, tout à la fin, un hommage à l’iconoclaste Hermeto Pascoal, dont les premières œuvres connaissent actuellement un renouveau.
L'aura de mystère est maintenue dans les originaux, notamment Das Fabelwesen de Helbrock, qui signifie "créature mythique", ainsi que le mélancolique Bizarre de Bertaul et Aide-moi de Poulenc.
Ces musiciens possèdent une formation classique, mais comme le montre Lonely Supamen, ils connaissent aussi le blues, même si leur interprétation de cette forme est inhabituelle. Ils incorporent tout, du mysticisme russe et iIslandais à la cryptozoologie.
Le domaine du jazz a toujours été vaste, a toujours contenu de multiples facettes, mais ce sont des groupes comme celui-ci - et des labels comme ACT - qui gardent la porte ouverte à de nouvelles influences et expériences.
Brian Morton - DownBeat