Jazz Culture : “Ragtime” de Milos Forman
Sortie aujourd’hui en DVD du film de Milos Forman “Ragtime” (1981), accompagné d’un livret et de compléments chez Arte Editions. Les destins croisés d’hommes et de femmes de milieux différents dans le New York du début du XXe siècle. Le film sort simultanément en salles.
Le film sort simultanément en salles.
Les destins croisés d’hommes et de femmes de milieux différents dans le New York du début du XXe siècle. Au début du XXème siècle, un homme noir devient pianiste de jazz. Il gagne ainsi correctement sa vie et aspire à fonder une famille. Mais peu de temps avant son mariage, il est victime d’une injustice de la part d’hommes blancs qui n’acceptent pas de le voir rouler au volant de sa voiture neuve. Tout le monde autour de lui l’incite à ne pas envenimer la situation. Mais il ne peut accepter de voir ses droits bafoués et nourrit une profonde aspiration à voir reconnaître ses droits…
Casting :
Howard E. Rollins (Coalhouse Walker Junior), Elizabeth McGovern (Evelyn Nesbit), Mary Steenburgen (la mère), James Olson (le père), Brad Dourif (le jeune frère), James Cagney (Rhinelander Waldo, le chef de la police), Mandy Patinkin (Tateh/baron Ashtenazy).
Et 2 heures de compléments sur le DVD :
- Un portrait exceptionnel et sans concession de Milos Forman, réalisé pendant le tournage de “Ragtime” par la réalisatrice tchèque Vera Chytilova en 1981
- Remembering Ragtime
Avec les interviews de Milos Forman, Brad Dourif, Michael Hausmann (Producteur exécutif) et Patrizia von Brandenstein (Directrice artistique) 1994
- American Tapestry
Une interview de Milos Forman à propos du film 2000
- Livret de 32 pages :
Un texte de Samuel Blumenfeld journaliste cinéma au journal Le Monde
Extraits de « … ET ON DIT LA VÉRITÉ », Mémoires de Milos Forman et Jan Novak 1994, Editions Robert Laffont
Entretien avec Milos Forman par Michel Chion et Serge Le Péron dans Les Cahiers du Cinema de 1982
- Biographie de Milos Forman par Bernard Benoliel
- Forman et l'Amérique :
Après Taking off (1971), Vol au-dessus d’un nid de coucou (1975) et Hair (1979), Ragtime (1981) est le 4e film américain de Milos Forman. Naturalisé depuis quatre ans, il parle ainsi de l’Amérique : « J’ai plaisir à vivre et travailler ici. Tout ce que l’on dit sur l’Amérique est vrai : les choses horribles, comme les plus formidables. Je fais des films sur l’Amérique, mais je n’y ai pas passé ma jeunesse, chose vitale pour écrire des sujets originaux, c’est pourquoi j’adapte des matériaux littéraires ou musicaux quitte à les modifier. Toutes les contradictions de l’Amérique de Ragtime sont encore présentes aujourd’hui : les conflits entre richesse et pauvreté, innocence et corruption, démocratie et racisme. Ces parallèles avec notre époque ne sont ni forcés, ni conscients. Si Booker T. Washington vous fait penser à Martin Luther King, c’est en fait sa propre philosophie qui s’exprime dans le film. Le conflit entre cet homme, qui prêche la dignité, et Coalhouse, qui se révolte, a toujours existé aux États-Unis et continuera d’exister. »
Randy Newman pour la musique de RAGTIME
“Ragtime” vient de “rag” rugueux, grossier, et de “time” la mesure et désigne la syncope cassante qui donne sa mesure à ce style musical. Principalement joué par des pianistes noirs, le ragtime constitue la première expression instrumentale de musique afro-américaine mêlant la musique savante européenne et les rythmes traditionnels africains. En vogue de la fin de la guerre de Sécession jusqu’aux années 20 (comme le two-step et le cake-walk) et largement diffusé grâce aux partitions, il finira par détrôner la valse dans les salons.
Le «roi du ragtime» Scott Joplin réapparut dans les années 70, quand 50 ans plus tard, son fameux titre “The Entertainer ” fut utilisé pour le générique de L’Arnaque et remporta l’Oscar de la meilleure musique.
Pour Ragtime, Milos Forman préféra utiliser une musique originale plutôt que d’emprunter au répertoire de l’époque. Il fit appel à un chanteur compositeur de 37 ans : Randy Newman qui proposa à la fois des numéros de pianos jazz, des interludes orchestraux, des morceaux dansés et adapta même la chanson « I Could Love a Million Girls » extraite de l’opérette Mamzelle Champagne (numéro musical du début du film interrompu par l’éxécution de Stanford White).
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