Jazz Trotter : Jeff Parker - Suite For Max Brown
Guitariste des mythiques Tortoise, chaînon manquant entre les scènes post-rock et jazz de Chicago, qui a ouvert la voie à toute une nouvelle génération de musiciens, Jeff Parker sort chez International Anthem une, “Suite For Max Brown”.
“Je cherche toujours de nouveaux moyens d’être surpris” déclare le compositeur et multi-instrumentiste Jeff Parker quand il tente d’expliquer le processus et la réflexion qui ont mené à son nouvel album “Suite for Max Brown”, qui sort via un nouveau partenariat entre le label de Chicago International Anthem et Nonesuch Records. “_Si je m’assois au piano ou avec ma guitare, avec un bloc de papier et un stylo, j’ai tendance à réécrire les mêmes motifs, à aller vers des choses que je connais déj_à et à tomber dans une certaine routine de composition.” ajoute-t-il. “C’est précisément ce que j’ai voulu éviter”.
Parker est d’abord connu comme guitariste du quintet de Chicago Tortoise, l’un des groupes les plus plébiscités et musicalement aventureux issus de la scène indie américaine de la deuxième moitié des années 90. La musique, souvent hypnotique et essentiellement instrumentale, du groupe échappe à toute les définitions faciles, naviguant très librement entre rock, jazz, électronique et musique d’avant-garde et a rencontré l’adhésion d’un très grand nombre d’auditeurs et de critiques sur une période s’étalant sur près de trente ans.
En marge des enregistrements et des tournées du groupe, Jeff Parker a accompagné de nombreux grands noms du jazz dont son désormais collègue de label Joshua Redman sur son album de 2005, “Momentum”, a collaboré en studio avec des musiciens tels que Brian Blade, Meshell Ndegeocello ainsi que les artistes affiliés au label International Anthem Makaya McCraven et Rob Mazurek, et s’est illustré en tant qu’artiste solo. “Suite for Max Brown” est, d’une certaine manière, le disque-compagnon de “The New Breed”, l’album que Parker a sorti en 2016 sur International Anthem - élu par The Observer “meilleur disque de jazz de l’année” et qui s’est retrouvé dans la liste des meilleurs albums du New York Times et du Los Angeles Times.
Si Jeff Parker collabore avec toute une clique de musiciens sous le nom collectif The New Breed, il n’est en aucun cas question ici d’un groupe au sens traditionnel du terme ; sur “Suite for Max Brown”, Jeff Parker est d’abord un artiste solo. Il a construit les fondations à partir de beats et de samples, composé avec une guitare, des claviers, une basse, des percussions et enregistré sporadiquement sa voix avant d’inviter ses amis musiciens à jouer et improviser sur ses mélodies. Mais contrairement à des sessions jazz classiques, Jeff Parker n’a pas réuni un groupe dans un studio pour un ou deux jours de prises live ; ses collaborateurs ont souvent travaillé seuls avec lui, rebondissant sur les propositions de Jeff Parker qui a ensuite utilisé ces parties.
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“Dans ma musique, j’ai toujours cherché à explorer l’intersection de l’improvisation et de la musique telle qu’elle se fait à l’ère numérique et essayé de fusionner ces éléments disparates pour en faire quelque chose de cohérent” explique Jeff Parker. _“Sur “_The New Breed”, beaucoup de compositions sont basées sur de vieux samples que j’ai mélangées à des improvisations. Il y a eu beaucoup de montage, de séquençage et de travail de post-production et c’est un résumé de la façon dont je fais de la musique. Pour “Max Brown”, le procédé a évolué : j’ai joué beaucoup la musique moi-même, et j’ai enregistré l’essentiel chez moi et au Headlands Center for the Arts en Californie, à l’occasion d’une résidence, il y a environ un an.”
Parmi les musiciens qui forment The New Breed avec Parker on trouve le pianiste et saxophoniste Josh Johnson, le bassiste Paul Bryan qui a co-produit et mixé l’album, le joueur de trompette piccolo Rob Mazurek, partenaire régulier de Jeff Parker, le trompettiste Nate Walcott, vétéran du groupe Bright Eyes de Conor Oberst, les batteurs Jamire Williams, Makaya McCraven et Jay Bellerose (l’un des camarades de Jeff Parker à la Berklee School of music), la violoncelliste du Chicago Symphony Orchestra Katinka Klejin et même sa fille de dix-sept ans Ruby Parker, étudiante à la Chicago High School of the Arts, qui prête sa voix pour le morceau d’ouverture Build A Nest.
La présence de Ruby au début du disque est pertinente à double titre : c’est avec sa voix que Jeff Parker clôturait l’album “The New Breed” et cette collaboration familiale résonne avec la thématique de l’album : “Le nom de jeune-fille de ma mère est Maxine Brown, tout le monde l’appelle Max - j’ai décidé d’appeler l’album “Suite for Max Brown” “ révèle Jeff Parker.
Il y a un esprit multigénérationnel dans la musique elle-même, Parker ayant trouvé un équilibre entre ses explorations numériques et des excursions dans le jazz plus ancien. Aux côtés de compositions originales, on trouve Gnarciss, une interprétation du titre de Joe Henderson Black Narcissus ainsi que le After the Rain de John Coltrane (tiré de son album de 1963, “Impressions”). “J’étais attiré par le jazz quand j’étais enfant. C’est le premier genre musical qui ait vraiment résonné en moi quand je me suis sérieusement intéressé à la musique. Quand j’ai eu neuf ou dix ans, j’ai jeté mon dévolu sur le jazz parce qu’on pouvait y trouver plein de choses inattendues. C’est le jazz qui m’a conduit vers l’improvisation qui m’a mené à l’expérimentation dans un sens plus large.”
“Il y a beaucoup d’expérimentations, beaucoup de tentatives et d’échecs” admet Jeff Parker. “J’aime me confronter à des situations qui me font me surpasser et obtenir un résultat que je n’imaginais pas. J’ai toujours comparé ce procédé à la réalisation d’un patchwork - on brode et on découpe jusqu’à ce qu’une oeuvre prenne forme”.(texte de Michael Hill) (extrait du communiqué de presse)
Jeff Parker & The New Breed est en concert :
- mardi 10 mars à 20h30 au Johnny Brenda's à Philadelphie
- mercredi 11 mars à 20h à (le) Poisson Rouge à New York
- jeudi 12 à 22h et vendredi 13 mars à 17h au Floyd à Miami