Le quartet luxembourgeois du batteur Michel Meis s’est associé au violoniste Théo Ceccaldi pour son nouvel opus "Kaboom", un titre explosif en parfaite adéquation avec son contenu musical.
“Kaboom”, deuxième album du Michel Meis 4tet est, comme son nom l’indique, une véritable déflagration sonore. Assumant pleinement une identité hybride entre le côté rentre-dedans de son héritage hardcore et la rythmique à la fois progressive et calfeutrée du jazz, le jeune batteur Michel Meis s’est entouré, en plus de ses acolytes habituels, du violoniste Théo Ceccaldi sur quelques-uns des sept titres (et quatre interludes improvisées) au souffle long, dont la découverte s’apparente à une traversée à la fois fulgurante et imprévisible des genres, des tonalités, des registres et des ambiances. Kaboom est un peu l’homologue dynamique et mystérieux de ces albums-concept que les groupes de rock progressif des années 70 rêvaient jadis d’écrire.
D’entrée de jeu, la première piste, Full Pedal Jacket, joue de tous les registres. De ses débuts musclés dignes d’un big band dont ressort notamment le trombone puissant de Alisa Klein aux ambiances de film noir mélancolique, où l’on croirait voir Humphrey Bogart sortir d’un piano-bar enfumé pour traverser une ville striée par la pluie, en passant par des mélodies de clavier entraînantes signées Cédric Hanriot. Accompagnées d’une percussion à la fois subtile et vigoureuse et de l’élégante contrebasse de Stephan Goldbach, ces mélodies ne sont pas sans rappeler le post-rock jazzy des mancuniens de Gogo Penguin. On sent que le groupe ne s’est pas contenté d’un hommage sous forme de calembour à Stanley Kubrick, mais qu’il embrasse carrément la prolifique diversité du cinéaste cultissime.
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C’est cette diversité qui traverse Kaboom comme le fameux fil rouge tout au long d’un album mâtiné d’ambiances diverses, de structures complexes mais jamais arbitraires. L’on y trouve des ballades jazzy (She), des titres plus ludiques, lumineux, presque dansants (Kaboomou Red Desert Air) ou encore de mélancoliques miniatures abstraites qui imaginent quel genre de musique Debussy aurait pu écrire s'il avait joué dans un groupe de jazz.
Chacun des musiciens se démarque par un jeu fortement individualisé, qui reste cependant toujours au service de la composition et de l’ambiance, Michel Meis s'étant focalisé, pour l'écriture des sept titres, sur un trio d’influences fortes et fructueuses - Mark Giuliana, Snarky Puppy, Ambrose Akinmusire - auxquelles se rajoute le violon entêtant de Théo Ceccaldi, qui rajoute des strates d'émotions.
À travers la progression de l’album, qui va des inquiétudes d’une piste écrite en plein confinement (et judicieusement intitulée State of Uncertainty) au Re:build final, l’on ressent, en suivant les sinuosités labyrinthiques d’un album à la fois hétéroclite et homogène, toutes les incertitudes et les humeurs changeantes du monde dans lequel nous vivons – mais aussi la construction possible de lendemains meilleurs.
(extrait du communiqué de presse)
Line-up :
Alisa Klein (trombone)
Cédric Hanriot (piano, rhodes)
Stephan Goldbach (contrebasse)
Michel Meis (batterie)
Théo Ceccaldi (violon)