Jazz Trotter : Satoko Fujii - Hazuki

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Jazz Trotter : Satoko Fujii - Hazuki

Satoko Fujii
Satoko Fujii
- Natsuri Tamura

La pianiste et compositrice Satoko Fujii nous ouvre les portes de son salon de musique, chez elle à Kobe, pour un album solo, “Hazuki”, qui paraît chez Libra.

 "Elle pourrait être la musicienne créative la plus importante de notre époque". - Michael Nastos, AllMusic  

"Au fil des décennies, la pianiste japonaise Satoko Fujii a fait preuve d'une puissance et d'une musicalité surprenantes. Cette musique est imprégnée d'un esprit particulièrement ouvert." - Josef Woodard, DownBeat  

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La pianiste-compositrice Satoko Fujii passe normalement des mois en dehors de chez elle chaque année, mais la pandémie de COVID-19 a rendu les tournées impossibles. Sur ce nouvel album solo, “ Hazuki”, elle laisse la musique voyager pour elle. Tout au long de la pandémie, Satoko Fujii est restée déterminée à rester créative, même si elle ne peut pas le faire devant un public. 

Enregistré chez elle, sur son piano, “Hazuki” est plein d'entrain face à l'adversité, plein d'imagination et aussi aventureux que ses albums le sont habituellement. L'enregistrement à domicile a présenté un avantage pour Satoko Fujii. "Je joue sur ce piano depuis plus de 45 ans. Nous nous connaissons par cœur", dit-elle. "Je ne m'attendais pas à enregistrer dessus, mais la situation m'a forcée à le faire. En tournée, je joue sur un piano différent à chaque concert. Parfois je tombe sur des pianos ennuyeux, parfois je "rencontre" des pianos vraiment géniaux. C'est un pari. Mais je dois vous dire qu'il m'est facile de jouer de mon piano car je le connais déjà très bien."  

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La préparation mentale pour l'enregistrement dans l'appartement qu'elle partage avec son mari, le trompettiste Natsuki Tamura, a présenté un défi inattendu. "Quand je suis en tournée, je me mets en mode tournée. Mais être à la maison, c'est être en mode vie quotidienne. J'ai dû énormément me concentrer pour me mettre en mode "faire de la musique" au milieu de ma vie quotidienne. Par exemple, lorsque j'ai donné mes concerts en streaming, je suis allée dans la salle de musique et j'ai joué. Lorsque je suis sortie de cette pièce, qui est très proche de la cuisine, Natsuki était en train de cuisiner ! Une sensation très étrange." 

La circonstance la plus difficile était peut-être d'ordre physique. "J'ai enregistré l'album en août", raconte Satoko Fujii. "Il faisait extrêmement chaud. Je n'ai pas de climatiseur dans mon salon de musique, et je dois fermer la porte pour que le son ne dérange pas les voisins. Donc, dans la petite pièce, je transpirais à grosses gouttes. J'ai du mettre des glaçons sur mon cou et cela m'a un peu aidé." Elle commémore ces conditions ardues dans le titre de l'album - "Hazuki" est un vieux mot japonais qui signifie "août".  

Les critiques et les fans saluent la pianiste et compositrice Satoko Fujii comme l'une des voix les plus originales du jazz actuel. C'est "une improvisatrice virtuose au piano, une compositrice originale et une chef d'orchestre qui fait appel aux meilleurs collaborateurs", déclare John Fordham dans The Guardian. En concert et sur plus de 90 albums en tant que leader ou co-leader, elle rapproche le jazz, la musique classique contemporaine, l'avant-rock et la musique traditionnelle dans un style innovant qui n'appartient qu'à elle. Elle a célébré son 60e anniversaire en 2018 en sortant un album par mois de groupes anciens et nouveaux, du solo au grand ensemble.  

Au fil des ans, Satoko Fujii a dirigé certains des ensembles les plus créatifs de la musique improvisée moderne, notamment son trio avec le bassiste Mark Dresser et le batteur Jim Black et un quartet avant-rock électrisant avec le batteur Tatsuya Yoshida de The Ruins. Son duo avec son mari Natsuki Tamura a publié un sixième enregistrement, “Kisaragi”, en 2017. “Aspiration”, un album en quartet avec Wadada Leo Smith, Tamura et Ikue Mori, est sorti en 2017 et a été largement acclamé. À la tête de pas moins de cinq orchestres aux États-Unis, en Allemagne et au Japon (dont deux, ceux de Berlin et Tokyo, ont sorti de nouveaux CD en 2018), Satoko Fujii s'est également imposée comme l'une des principales compositrices pour les grands ensembles de jazz, ce qui a conduit le magazine Cadence à la qualifier de "Ellington du free jazz". 

A lire : article dans le New York Times

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Open jazz
55 min