L'artiste slovaque flamboyante avait mis un terme à sa carrière lyrique en septembre 2020. Elle avait 74 ans.
Une bien triste nouvelle pour tous les amateurs d'art lyrique, qui se délectaient de sa voix d'une puissance et d'une technique exceptionnelles. La soprano colorature slovaque Edita Gruberová nous a quittés à l'âge de 74 ans, annonce ce lundi sa famille.
Edita Gruberová entame sa carrière lyrique en 1968 dans le rôle de Rosina, dans Le Barbier de Séville de Rossini. Mais le vrai coup d'éclat a lieu à Vienne, en 1970, où elle chante pour la toute première fois la Reine de la nuit dans La Flûte enchantée, de Mozart, au Staatsoper - rôle qu'elle interprètera 148 fois tout au long de sa vie. Les critiques sont conquises et le triomphe, total. Suivront aussi Ariane à Naxos et Lucia di Lammermoor, à la fin des années 70, où Edita Gruberová sera de même couverte de lauriers.
La soprano colorature naviguait avec aisance entre les répertoires de Donizetti, Strauss, Verdi ou Mozart. Dirigée par les plus grands, comme Wolfgang Sawallisch, Herbert von Karajan ou encore Josef Krips, figure éminente sur la scène internationale, elle avait charmé le public français avec sa voix envoutante à plusieurs reprises : dans le rôle-titre de La Femme silencieuse de Strauss, à la Maison de la Radio, en 1976, ou en 1982 au Festival d'Aix-en-Provence, dans La Flûte enchantée.
En juin 1991, lors d'une série de concerts dans la ville de Graz en Autriche, la soprano enregistre des Airs de concerts de Mozart avec l'Orchestre de Chambre d'Europe et le chef d'orchestre Nikolaus Harnoncourt. Le producteur Lionel Esparza y consacrait son émission Disques de légende en mai dernier sur France Musique, à réécouter ici.
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En 2013, la prima donna s'était insurgée contre l'allongement des périodes de répétitions précédant un opéra. Elle s'en expliquait dans une lettre ouverte publiée sur le site internet "Art but Fair", blâmant les metteurs en scène : "Ils ont une idée de moins en moins précise de la production en arrivant, ce qui augmente la fatigue avant la première. […] Depuis une dizaine d’année, la mise en scène va contre la musique, ce qui génère du stress et de la frustration chez les chanteurs", estimait-elle.
La technique et la puissance vocale d'Edita Gruberová forçaient le respect. Une voix très endurante, pleine, notamment dans le registre suraigu. Elle était parmi les rares cantatrices à pouvoir se targuer de donner les deux contre-sol du Popoli di Tessaglia de Mozart. L'une des rares, aussi, à chanter la Zerbinetta de Strauss dans son écriture originelle, qui comporte une trille sur un aigu et, dans la toute première version, un contre fa dièse.
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