L'Opéra de Dresde et Beethoven dressés face à l'islamophobie
Après l'Opéra de Mayence, c'est au tour de l'Opéra de Dresde en Allemagne de faire entendre sa voix contre Pegida, parti d'extrême-droite islamophobe et fascisant. Chaque lundi, les partisans ont l'habitude de se regrouper devant l'opéra, ce qui exaspère le personnel.
La musique de Beethoven a ce pouvoir universel d'élever l'homme vers les plus hautes sphères, et visiblement certaines personnes en Allemagne n'en ont pas assez écouté voire pas du tout. Après l'Opéra de Mayence qui avait décidé de chanter l'Hymne à la joie afin de perturber consciemment une manifestation de militants anti-migrants, c'est au tour de l'Opéra de Dresde d'utiliser la musique du plus européen des compositeurs.
Tous les lundis depuis plus d'un an, la place du Semperoper est le lieu d'attroupement des militants de Pegida, un parti d'extrême-droite islamophobe s'érigeant contre "l'immigration islamique". Chaque lundi, les militants, plus ou moins nombreux, viennent crier leur haine des immigrés et de l'Islam, ce qui a comme conséquence d'exaspérer l'ensemble du personnel de l'Opéra de Dresde.
Ce lundi 21 décembre, l'opéra a décidé de ne plus subir et d'agir. A l'image de leurs confrères de Mayence, c'est à Beethoven qu'ils ont fait appel et à son merveilleux Hymne à la joie, issu du final de sa 9e Symphonie. Solistes, choeurs de l'opéra et de la Staatskapelle, mais aussi membres de l'administration se sont eux aussi regroupés devant la maison lyrique pour entamer le chant dont les paroles étaient diffusées sur écran géant.
Ils étaient accompagnés par d'autres personnels de plusieurs lieux de culture de Dresde qui se sont déplacés à l'appel de l'association Herz Statt Hetze.
Christian Thieleman, directeur musical de la Staatskapelle s'est exprimé dans le quotidien Morgen Post et il interpelle le maire de Dresde et les pouvoirs publics afin de faire interdire ces manifestations qui "nuisent à l'image de la ville et de l'opéra ". Il y explique également que plusieurs de ses musiciens, provenant du monde entier, se sentent insultés par les slogans et les menaces proférés par les manifestants.
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