L'Orchestre de Paris joue en tenue de ville pour montrer sa solidarité avec les grévistes
Par Suzana Kubik
Maintenir le concert, mais jouer en tenue de ville, c'est ainsi que l'Orchestre de Paris a choisi de montrer son soutien aux actions de mobilisation ce jeudi 9 janvier.
« Par solidarité envers des actions menées par nos collègues de la Philharmonie et plus largement celles menées par les institutions musicales nationales et pour manifester notre vigilance sur les conditions qui permettent aux musiciens français de continuer à proposer l'excellence, nous avons choisi de ne pas jouer en tenue de concert. »
C'est par cette annonce lue par le flûtiste solo et représentant des musiciens Vicens Prats qu'a débuté le concert de l'Orchestre de Paris ce jeudi 9 janvier à la Philharmonie. S'attaquant ensuite au programme avec le 23e concerto pour piano de Mozart avec comme soliste Bertrand Chamayou, et la monumentale 4e symphonie de Bruckner, programme dirigé par le chef suédois naturalisé américain Herbert Blomstedt.
La formation a décidé de le maintenir, comme tous les précédents depuis le début du conflit social « pour le respect du public », mais a tenu « à faire entendre sa voix » . Le concert a donc bien eu lieu dans son intégralité, mais avec la lumière de la salle, et 'à plat', sans gradins, comme nous l'a expliqué Vicens Prats. Des conditions modifiées qui ont inspiré le geste symbolique des musiciens d'orchestre de ne pas 'se mettre en condition de concert' en endossant leurs tenues conçues par le créateur Jean-Louis Scherrer.
« 50 techniciens étaient en grève, et c'était la première fois depuis le début des mobilisations que nous nous sommes retrouvés confrontés aux conditions de concert modifiées au sein même de la Philharmonie,» nous a expliqué Vicens Prats.
Le chef invité Herbert Blomstedt et le soliste Bertrand Chamayou se sont eux aussi associés à l'initiative des musiciens par leur choix vestimentaire plus décontracté que d'habitude, en costume - cravate pour le chef, et chemise ouverte pour le soliste. Une démarche qui a valu à l'orchestre quelques huées, mais surtout des applaudissements fournis. « Nous nous sommes sentis tout à fait soutenus par le public dans la salle,» nous a confié Vicens Prats.