L'Orchestre philharmonique de Berlin s'installe au musée d'Orsay pour leur traditionnel concert européen
Par Aliette de LaleuTous les 1ers mai, l’Orchestre philharmonique de Berlin donne un concert dans un lieu emblématique européen. Cette année, les Berliner Philharmoniker ont choisi la nef du musée d’Orsay pour jouer une programmation autour des œuvres de Debussy, Wagner et Berlioz.
Ancienne gare devenue musée, Orsay fait aussi…. salle de concert. Ce 1er mai 2019 par exemple, la gigantesque nef accueille l’un des plus prestigieux ensembles musicaux au monde : l’Orchestre philharmonique de Berlin. Tous les 1ers mai, les Berliner Philharmoniker célèbrent en musique la fondation de leur formation, qui remonte à 1882, et la réunification de l’Allemagne. Le premier concert a eu lieu en 1991 soit deux ans après la chute du mur de Berlin. Depuis 28 ans, l’ensemble donne donc un grand concert dans un lieu du patrimoine européen.
Après l’acropole d’Athènes, le Palazzo Vecchio de Florence ou le Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg, la formation s’installe le temps d’une soirée au cœur de Paris dans le musée d’Orsay. Sous la direction du chef britannique Daniel Harding, l’orchestre interprète les œuvres de trois compositeurs français et allemands : Berlioz, Wagner et Debussy.
Pour moi ce qui est très beau c’est d’avoir Berlioz ! Sans Berlioz, il n’y a ni Debussy, ni Wagner.
« On entend les contrastes et les similarités entre Debussy et Wagner, deux immenses figures dans l’histoire musicale des deux pays, commente Daniel Harding, mais pour moi ce qui est très beau c’est d’avoir Berlioz ! Sans Berlioz, il n’y a ni Debussy, ni Wagner. Cela prouve que l’on a nos différences, nos caractéristiques, chacun, chaque pays, chaque culture, chaque langue, mais on a aussi des similarités, des points de départs et des sources d’inspiration communes ».
Un concert pour l'Europe
Un message symbolique fort adressé à l’Europe et porté par une autre grande personnalité de la musique invitée le temps de ce concert, le baryton-basse gallois Bryn Terfel, qui va conclure la représentation avec les Adieux de Wotan et l'Incantation du feu, extraits de La Walkyrie de Wagner. « L’idée de chanter avec l’Orchestre philharmonique de Berlin sous la direction de Daniel Harding, je trouve que c’est un beau geste pour nos amis européens. Etant donné que je viens aussi d’Angleterre, je suis européen, la plupart de mes racines sont en Europe et c’est important de se sentir impliqué dans cette musique partagée entre les cultures », témoigne le chanteur.
Bryn Terfel est d’autant plus ravi qu’il n’a pas chanté avec les Berliner Philharmoniker depuis 18 ans : « Au début des années 90 je chantais souvent à Berlin, mais après le changement de management, quelque chose s'est passé différemment, ils ont fait appel à d'autres artistes, donc quand Daniel Harding m'a demandé : est-ce que tu viendrais chanter avec nous à Paris ? J'ai évidemment dit oui ! Je voulais prendre part ce magnifique concert » poursuit le baryton-basse.
C'est un orchestre qui, pour moi, représente tout le meilleur dans la musique.
Le chef Daniel Harding est aussi un ancien habitué de l’Orchestre philharmonique de Berlin. Il les a dirigés pour la première fois en 1996 et a, depuis, partagé des « moments inoubliables », comme le dernier concert avec eux : _« A la fin, j’ai pris un moment pour moi afin de réaliser la chance que j’avais de baigner dans cette sonorité, cette intelligence musicale, cette flexibilité, cet engagement. C'est un orchestre qui, pour moi, représente tout le meilleur dans la musique ». _
Habitué à l’acoustique de la Philharmonie de Paris, où il est directeur musical de l’Orchestre de Paris, Daniel Harding va devoir s’arranger avec l’immensité et la résonance de la nef du musée d’Orsay. Mais au-delà du public installé ce 1er mai au milieu des œuvres d’art, le concert vise surtout les internautes et téléspectateurs puisqu’il sera retransmis en direct sur de nombreuses chaînes et sur le Digital Concert Hall, plateforme de vidéos en ligne de l’Orchestre philharmonique de Berlin.