La directrice du festival La Folle Journée démissionne après un audit accablant
Par Louis-Valentin LopezL'audit, commandé par la Ville de Nantes, révèle ce vendredi des "mouvements financiers très importants". La mairie porte plainte.
Séisme à la tête du festival de musique classique nantais "La Folle Journée". Joëlle Kerivin, la directrice générale, a été contrainte de démissionner sans délai, apprend-on ce vendredi. En cause : un audit réclamé par la municipalité de Nantes, qui fait état de "mouvements de trésorerie très importants, liés à des avances de salaires et de frais de représentation", peut-on lire dans un communiqué que la mairie a transmis à France Musique.
Tout est parti d’"irrégularités comptables", constatées fin janvier, dans la gestion de l’Espace Simone de Beauvoir : une structure nantaise qui promeut les droits des femmes. Joëlle Kerivin étant également présidente de cette association, la mairie a donc souhaité vérifier s’il n’existait pas des "mouvements financiers coordonnés entre les deux structures". C'est suite à cet audit, mené par la société KPGM et dont les résultats ont été dévoilés aujourd'hui, que les irrégularités dans la trésorerie ont été éventées.
Le festival et la mairie déposent plainte
En attendant un conseil d'administration, qui doit avoir lieu dans les prochains jours, le festival et la mairie de Nantes ont décidé de déposer plainte, auprès du Procureur de la République de Nantes. En tant que financeur des deux structures, la Ville indique se tenir "à la disposition de l’enquête", et se réserve le droit de se porter partie civile. La municipalité apporte en outre son "soutien et son engagement total auprès de la SAEM La Folle Journée", et entend prendre toute sa part "pour que se poursuivent leurs projets."
Le Centre de réalisations et d’études artistiques (Crea), concepteur de la Folle Journée, a été informé par la Ville de l’audit réalisé sur la gestion du festival, ainsi que de la démission de sa directrice. Responsable à la fois de la direction artistique, de la programmation et du planning des concerts, le prestataire extérieur fait part de son "grand étonnement", dans un email adressé à France Musique. Dans l’attente d’avoir des précisions sur la situation, la structure organisatrice indique rester mobilisée "pour la poursuite de la Folle Journée de Nantes."