
Elle avait commencé sa carrière au sortir de la Seconde guerre mondiale. Remarquée par Georg Solti dans les années 1960, elle se tourne vers le répertoire wagnérien, avant de se retirer, en 1982. Après quoi, Josephine Veasey se consacrait à l’enseignement, à la Royal Academy of Music de Londres.
Durant toute sa vie et sa longue carrière de chanteuse lyrique, Josephine Veasey n’a jamais perdu son accent du sud de Londres. Née à Peckham, près de la capitale anglaise, en 1930, la jeune Josephine se lance, après-guerre, dans l’art lyrique. Elle étudie avec Audrey Langford, puis débute au Royal Opera House en 1949, d'abord dans les chœurs, puis dans de petits rôles. Elle obtient rapidement son premier succès, en 1954, en Cherubino dans Le nozze di Figaro. Puis les rôles s’enchaînent, et la mezzo-soprano s’affirme en Dorabella dans Così fan tutte, Marina dans Boris Godunov, Preziosilla dans La forza del destino, Eboli dans Don Carlos, Amneris dans Aida et le rôle-titre dans Carmen.
Plus tard, en 1957, Josephine Veasey devient une habituée de la scène du Festival de Glyndebourne où elle se distingue pour ses interprétations de Charlotte dans Werther et Octavian dans Der Rosenkavalier. Avec ses apparitions partout en Europe et aux Etats-Unis, elle finit par être remarquée par Georg Solti.
Le triomphe avec Wagner et Berlioz
Le chef d’orchestre la prend sous son aile et la conseille : cap sur les grands rôles wagnériens. Ainsi, elle interprète Waltraute et Fricka dans Die Walküre, puis Brangäne dans Tristan und Isolde, Venus dans Tannhäuser et Kundry dans Parsifal. Quand le chef Colin Davis prend la suite de Solti, il entraîne alors Josephine Veasey vers le répertoire de Berlioz, auquel la chanteuse adhère très vite. Là encore, les succès ne se font pas attendre. De Didon dans Les Troyens à Marguerite dans La Damnation de Faust, en passant par les rôles de Béatrice dans Béatrice et Bénédict et Teresa dans Benvenuto Cellini, Veasey visite les scènes les plus prestigieuses.
En 1982, plus de trente ans après avoir débuté sur scène en Page, dans Salomé de Richard Strauss, Josephine Veasey met un terme à sa carrière de chanteuse lyrique en interprétant Herodias, du même opéra, à Covent Garden. Considérée comme l'une des plus éminentes de sa génération, Josephine Veasey se consacre alors pendant des années à l’enseignement et le partage de ses connaissances. À la Royal Academy of Music à Londres, elle devient le mentor d’Helen Field, Sally Burgess ou encore Felicity Palmer. « Josey », comme la surnommaient affectueusement ses élèves, est décédée ce mardi 22 février 2022, à l’âge de 91 ans.