La mise en morceaux de la kora de Ballaké Sissoko suscite polémique et émotion

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La mise en morceaux de la kora de Ballaké Sissoko suscite polémique et émotion

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Ballaké Sissoko et sa kora à la Cité de la musique (2015)
Ballaké Sissoko et sa kora à la Cité de la musique (2015)
© Getty - Paul Charbit

De retour d’une tournée aux Etats-Unis le 4 février, le musicien malien Ballaké Sissoko a retrouvé sa kora mise en pièce, accompagnée d'un mot d’excuse de l’autorité de sécurité des transports américaine, qui a ensuite nié être à l’origine du démantèlement de l’instrument traditionnel africain.

Le musicien malien Ballaké Sissoko a découvert sa kora « en morceaux » le 4 février, alors qu’il venait d’atterrir d’un vol entre New-York et Paris après une tournée américaine de deux semaines. L’artiste déclare avoir trouvé dans l'étui de l'instrument un avis d’inspection, rédigé en espagnol, de  l’administration fédérale de la sécurité des transports, TSA, qui s’excuse des « inconvénients causés par la vérification des bagages ». Il a posté une photo du document sur sa page Facebook. 

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« Le col de la kora a été enlevé. Les cordes, le chevalet et tout le système de son et d’amplification, délicat et complexe ont été enlevés. La kora est en pièce », peut-on lire dans un texte de la productrice Lucy Duran, qui accompagne la photo. Originaire du Mali, la kora est un instrument doté de 21 cordes constitué d’une demi-calebasse recouverte de peau de vache ou de chèvre, et d’un manche en palissandre. 

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« Même si toutes les pièces de l’instruments qui ont été démontées étaient intactes, il faudrait des semaines pour qu’une telle kora retrouve son état de résonance », ajoute la productrice, qui s’interroge, «  Est-ce que les douanes américaines auraient osé démanteler un Stradivarius ? »

La TSA et Air France démentent être à l'origine de l'incident

La TSA affirme cependant dans un communiqué transmis à l’AFP ne pas avoir ouvert l’étui. « Après un examen approfondi de la réclamation, il a été établi que la TSA n’avait pas ouvert l’étui parce qu’il n’a pas déclenché d’alarme lorsqu’il est passé à la détection d’éventuels explosifs ». 

Dans le New York Times, Arturo Diaz, porte-parole d’Air France, déclare quant à lui que la compagnie aérienne n’a pas pu endommager l’instrument, au départ international John F. Kennedy, à New York : « Par principe, notre personnel n’ouvre pas les bagages enregistrés. Si nous avons des doutes concernant le contenu, nous demandons au client d’ouvrir lui-même ses bagages devant notre personnel. » 

Faux communiqué du ministère malien de la Culture

Un communiqué du ministère malien de la Culture avait déploré samedi 8 février « un immense préjudice culturel », affirmant vouloir tout entreprendre pour « obtenir réparation », rapporte l’AFP. Le document a cependant été ensuite retiré du site du ministère. Il s’agissait « d’un faux », a déclaré à l’AFP la ministre de la Culture, N’Diaye Ramatoulaye Diallo

Si la lumière n’est donc toujours pas faite sur le préjudice causé à Ballaké Sissoko, il semble cependant être irréversible pour son instrument. Son histoire a suscité bon nombre de réactions sur les réseaux sociaux et une cagnotte a été mise en ligne sur le site leetchi, en soutien au musicien, pour qu'il puisse se faire construire une nouvelle kora « sur mesure, et de manière artisanale ». 

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