Si le thème de cette 23ème édition de la Folle Journée, Le rythme des peuples, invite à la danse, il invite aussi à découvrir des musiques du monde comme celles venues de Chine ou du Japon.
A la Folle Journée de Nantes, les thématiques permettent chaque année de mettre en lumière des musiques traditionnelles. Avec la danse, deux pays asiatiques sont à l’honneur, la Chine et le Japon. Rencontre avec deux musiciens, maîtres d’art dans leurs instruments : l’erhu chinois et le taïko japonais.
Les percussions japonaises chorégraphiées
Eitetsu Hayashi pratique les percussions japonaises depuis 45 ans. C’est un musicien de référence pour les taïko, ces tambours japonais qu’il maîtrise à la perfection et qu’il a fait évoluer. Aujourd’hui ses concerts sont de véritables spectacles où les musiciens dansent sur scène au rythme de leurs instruments.
France Musique : Comment avez-vous fait évoluer les tambours japonais ?
Eitetsu Hayashi : Initialement, l’interprétation des tambours n’était pas faite pour les concerts, c’était plus simple. Il y a 45 ans j’ai commencé à jouer de cet instrument au moment où ce n’était pas encore de la musique scénique. J’ai ajouté la structure musicale puis j’ai pensé à la chorégraphie pour adapter l’interprétation des tambours en représentation sur scène. Certaines personnes ne comprennent pas que les tambours japonais n’ont pas toujours été présentés comme je le fais en concert aujourd’hui.
On dit que le taïko est le reflet de la personnalité du musicien...
Dans la musique folklorique aucune couleur n’était reflétée, projetée. Les gens jouaient les tambours mais tout le monde jouait de la même manière, il n’y avait pas de couleur personnelle. Maintenant nous sommes des professionnels donc pour projeter nos couleurs, chacun étudie, trouve, créé de nouvelles techniques d’interprétations. Avec mes disciples j’ai créé un ensemble où chaque membre essaye de projeter sa propre personnalité, sa propre couleur.
Comment arriver à avoir sa propre personnalité tout en faisant une musique parfaitement en rythme, unie ?
Pour jouer ensemble j’applique ma méthode, la méthode Eitetzu. Tout le monde peut jouer au même niveau et arriver à assurer la chorégraphie de la même manière donc ils bougent en rythme mais chacun est aussi soliste.
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La star des instruments chinois : l’erhu
Jiang Jian Hua est née à Shanghaï. Elle pratique l’erhu, un instrument traditionnel chinois à deux cordes. Il se joue avec un archet que l’on glisse entre ces deux cordes pour le faire sonner.
France Musique : Cet instrument ancien de plusieurs centaines d’années a-t-il évolué ?
Jiang Jian Hua : Oui. C’est un instrument traditionnel mais on l’a amélioré comme les cordes qui à l’origine étaient faites d’intestins d’agneaux. Aujourd’hui c’est comme pour le violon, elles sont synthétiques.
Et existe-t-il une évolution au niveau du jeu ?
Initialement l’erhu était joué pour les mélodies douces et tempo lent. Maintenant on a introduit les techniques de violon donc même les passages très rapides on peut les jouer avec notre instrument. Donc on peut aussi jouer pour la danser aujourd’hui et accompagner des chorégraphies plus rapides, dynamiques.
Comment interprétez-vous la musique traditionnelle chinoise ?
J’adore les chants et j’ai appris à respirer grâce à la gymnastique chinoise traditionnelle que l’on voit dans les rues en Chine. Grâce à ces deux passions, je peux interpréter les morceaux de manière souple, ample.