L’organisation non gouvernementale "Freedom of musical expression", Freemuse, a publié ses derniers chiffres concernant la persécution des artistes dans le monde. En 2016, ce sont les musiciens qui ont été le plus victimes d’actes de violence physique.
Traquer les atteintes portées à la liberté artistique dans le monde, c’est le combat que mène l’ONG Freemuse depuis sa création en 1998. Fondée par le danois Ole Reitov, en association avec l’Unesco, elle recense chaque année les attaques dont sont victimes les musiciens, les cinéastes, les plasticiens et les comédiens, en distinguant, d’une part les violences physiques (assassinats, emprisonnements, tortures) et de l’autre, la censure. Si ces chiffres constituent un état des lieux important, l’ONG rappelle qu’ils reflètent uniquement les informations qu'elle a réussi à collecter. Par conséquent, le résultat est très certainement bien en-deçà de la réalité.
Selon leur dernier rapport, 1028 attaques contres des artistes ont été recensées en 2016. Ce sont les musiciens qui ont été le plus victimes de violences physiques. L’année a notamment été marquée par l’assassinat de deux musiciens, Amjad Sabri au Pakistan et Pascal Treasury Nshimirimana au Burundi, et l’exécution par l’organisation Etat islamique d’un garçon de 15 ans qui écoutait de la musique occidentale.
C’est en Iran que le plus grand nombre de violences physiques a été recensé, avec notamment l’emprisonnement de 19 artistes. Le pays est suivi de la Turquie, de l’Egypte, du Nigeria, de la Chine et de la Russie.
Concernant la censure, c’est en Ukraine qu’elle a été le plus appliquée, avec 557 actes recensés. Cette situation s’explique en grande partie par l’interdiction de nombreux films russes dans le pays, en conflit avec la Russie depuis 2014. Après l’Ukraine viennent le Koweit, la Chine, l’Egypte et l’Inde. En 2016, le cinéma fut l’art le plus touché par la censure dans le monde.