« La sonate à Bridgetower » par Emmanuel Dongala - Sélection prix France Musique des Muses 2018
Par Maud NourySélectionné pour le Prix France Musique des Muses, « La Sonate à Bridgetower » d'Emmanuel Dongala est publié chez Actes Sud-Paris. Présentation de l’auteur et du livre.
Quelques mots sur Emmanuel Dongala
Né d’un père congolais et d’une mère centrafricaine, Emmanuel Dongala vit entre la France et les États-Unis. Il a été professeur à l’université de Brazzaville avant de quitter le Congo pour les États-Unis, où il a enseigné la chimie et la littérature francophone. Son oeuvre est traduite dans une douzaine de langues. Il a publié en 2010 chez Actes Sud Photo de groupe au bord du fleuve, qui a rencontré un large succès (élu meilleur roman français 2010 par la rédaction de Lire, prix Virilo 2010 du meilleur roman francophone, prix Ahmadou Kourouma 2011).
La Sonate à Bridgetower
La sonate à Kreutzer de Beethoven, la plus connue de ses dix sonates pour piano et violon, est aussi la plus célébrée : deux œuvres majeures ont été inspirées par elle à tel point que celles-ci en reprennent le titre : un court roman de Tolstoï et un quatuor à cordes du compositeur tchèque Leo Janaček. Pourtant, cette sonate n’a pas été composée à l’origine pour Rodolphe Kreutzer dont elle porte le nom, mais pour un jeune violoniste métis aujourd’hui oublié, George Bridgetower. C’est l’histoire fascinante de la rencontre de Beethoven avec ce jeune musicien noir de dix ans son cadet, dans la Vienne du début du XIXe siècle, et les conditions rocambolesques dans lesquelles a été écrit ce chef d’œuvre de la musique classique, que raconte ce roman, La sonate à Bridgetower.
- Quelle est la place de cet ouvrage dans votre carrière ?
Emmanuel Dongala : La sonate à Bridgetower occupe une place unique dans mon œuvre d’écrivain. Jusqu’ici, je n’avais écrit que sur l’Afrique. Cependant, après avoir terminé mon précédent roman, Photo de groupe au bord du fleuve, j’ai eu l’impression d’avoir fait le tour des questions africaines qui me préoccupaient, il était temps de me renouveler. L’histoire de Bridgetower m’a séduit parce qu’elle me permettait d’explorer un univers hors de mon territoire habituel. Entre documentation, cours de musique et voyages sur les lieux où se déroule le roman, il m’a fallu près de cinq années de travail.
- Qu’avez-vous cherché à montrer dans cet ouvrage ?
J’ai voulu montrer dans ce livre comment la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe étaient une période de bouleversements extraordinaires et de mutations profondes en Europe tant dans les sciences, dans les arts que dans la société. Comment la notion d’un espace européen commence à émerger avec le déplacement incessant des musiciens entre diverses capitales, notamment entre Vienne, Londres et Paris. Comment les canons de la musique classique stricto sensu s’imposent peu à peu avec les trois contemporains, Haydn, Mozart et Beethoven. Enfin, j’ai voulu aussi mettre en lumière la présence importante des Noirs dans l’Europe dès cette époque-là et leur combat pour la liberté, tout particulièrement contre l’esclavage.
- Quels sont vos prochains projets ?
J’ai l’intention de travailler sur un thème contemporain, peut-être un récit dystopique sur l’avenir de notre planète.
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