Le pianiste Nicholas Angelich est mort

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Le pianiste Nicholas Angelich est mort

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Le pianiste Nicholas Angelich
Le pianiste Nicholas Angelich
© Getty - Hiroyuki Ito

Pianiste virtuose international, musicien poète, et grand interprète des œuvres pour piano de Beethoven, Brahms et Liszt mais aussi du répertoire contemporain, Nicholas Angelich est décédé ce lundi 18 avril 2022. Il avait 51 ans

Un maitre incontestable du piano, un poète du clavier nous a quittés. Le pianiste américain Nicholas Angelich est décédé ce lundi 18 avril, à l'âge de 51 ans, des suites d'une longue maladie.

Né à Cincinnati en 1970, Nicholas Angelich découvre le piano à l’âge de cinq ans aux côtés de sa mère, elle-même pianiste professionnelle. Deux ans suffiront pour que le pianiste en herbe monte sur scène pour jouer le Concerto K.467 de Mozart. A 13 ans, il souhaite intégrer un cursus de formation musicale supérieure mais le système d’éducation en vigueur aux Etats-Unis ne permet alors pas aux moins de 18 ans d’intégrer un cursus supérieur. Il décide ainsi de s’inscrire au Conservatoire National de Musique à Paris afin de poursuivre son éducation pianistique auprès d’Aldo Ciccolini mais aussi de Michel Béroff, d’Yvonne Loriod et de Marie-Françoise Bucquet.

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De retour aux Etats-Unis en 1989, Nicholas Angelich remporte le deuxième prix du Concours international de piano Robert Casadesus. Cinq ans plus tard, il remporte le premier prix du Concours international Gina Bachauer, puis le prix du meilleur jeune talent au Festival international de piano de la Ruhr en 2002.

Soliste sincère et chambriste sensible à la technique impressionnante, il développe alors un répertoire riche et varié, fortement marqué par les compositeurs romantiques et notamment Beethoven, Brahms et Liszt, mais également tourné vers la musique du XXe siècle dont Rachmaninov, Bartók, Messiaen, Stockhausen et Boulez. Musicien à la curiosité insatiable, il se consacre aussi à la musique contemporaine, et participe notamment à la création d’œuvres de Bruno Mantovani, de Pierre Henry et de Baptiste Trotignon.

En 2006, le magazine britannique Gramophone inclut Nicholas Angelich à sa liste de « Superstars du classique de demain ». La prédiction se confirme rapidement. Nommé à deux reprises « Soliste instrumental de l’année » aux Victoires de la musique, en 2013 et 2019, Nicholas Angelich s’affirme rapidement en tant que virtuose infaillible et véritable poète du clavier.

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Ses nombreuses collaborations musicales se lisent comme une liste des plus grands noms de la musique : il s’illustre avec d’innombrables orchestres internationaux de prestige, sous la direction de grands maestros dont  Charles Dutoit, Sir Colin Davis, Kurt Masur, Jaap Van Zweden, Myung-Whun Chung, Yannick Nézet-Séguin et Paavo et Kristian Järvi, aux côtés de véritables titans dont Martha Argerich, Gil Shaham, Yo-Yo Ma, Joshua Bell, Maxim Vengerov, Renaud et Gautier Capuçon et Leonidas Kavakos.

Sa vaste discographie, fréquemment primée et acclamée par la critique, s’étend de Bach à Trotignon en passant Liszt, Beethoven, Schumann et Rachmaninov, et surtout l’intégrale des œuvres pour piano de Brahms, mais aussi de Beethoven ainsi que les Années de pèlerinage de Liszt.

Un répertoire d’enregistrements témoins d’une âme musicale passionnelle qui ne s’estompera jamais : « Je me dis de plus, on a une telle chance de faire ce que l’on fait quand on est musicien » avouait-il dans Les grands entretiens de France Musique en 2018, au micro de Judith Chaine.

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France Musique lui rend hommage dès ce mardi 19 avril dans Musique Matin, et dans Relax !, ainsi que de nombreux autres programmes jusqu'au Bach du Dimanche, le 24 avril prochain.

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