Le trompettiste Guy Touvron visé par une enquête préliminaire pour "viol"
Par Louis-Valentin LopezUne plainte a été déposée par une musicienne de 25 ans, confiée au premier district de la police judiciaire de Paris. Guy Touvron avait déjà fait l'objet d'une accusation d'agression sexuelle par une autre femme et avait été condamné en septembre à six mois de prison avec sursis.
Il est l'un des trompettistes français les plus célèbres. Guy Touvron fait l'objet d'une enquête préliminaire pour "viol", a indiqué lundi le parquet de Paris à l'Agence France Presse, confirmant une information du Point. D'après l'hebdomadaire, ce dernier est visé par une plainte déposée par une musicienne de 25 ans. Le premier district de police judiciaire de Paris est saisi de l'enquête.
La vague de révélations et d'accusations de violences à caractère sexuel #MeToo a touché de nombreux domaines, y compris celui de la musique, avec un mouvement spécifique, #MusicToo, apparu au cours de l'été 2020. "Nous sommes dans un mouvement de reconnaissance de la femme et du talent de la femme et je veux participer à ce niveau-là", déclarait Guy Touvron sur France Musique en novembre dernier.
"Je sais que je suis innocent"
Joint par France Musique, Guy Touvron refuse pour le moment de s'exprimer en longueur sur le sujet sans son avocat. "C'est une sale affaire", lâche-t-il malgré tout : "Je sais que je suis innocent, je n'ai jamais violé qui que ce soit de ma vie. J'espère qu'à l'issue du procès, je vais gagner, et que je serai réhabilité." Guy Touvron a démissionné de la présidence du festival Les Grandes heures de Cluny, pour se "consacrer à sa défense".
Condamné en septembre pour agression sexuelle
En septembre dernier, Guy Touvron a été reconnu coupable des faits d’agression sexuelle sur une autre femme, a constaté France Musique dans une copie détaillée du jugement correctionnel, confirmant ainsi une information du Journal de Saône-et-Loire. Le trompettiste avait alors écopé de six mois de prison avec sursis. Il avait aussi été condamné à verser près de 3000 euros à la plaignante en réparation du préjudice matériel, ainsi que 2000 euros en raison du préjudice moral.
Les faits s’étaient produits en 2017, dans un appartement, en marge des rencontres musicales des Monts Dore à côté de Clermont-Ferrand. Pour étayer sa décision, le tribunal correctionnel a évoqué les "déclarations constantes et très circonstanciées" de la plaignante, "tant dans la plainte que dans ses récits aux différents témoins." Par message vocal, Guy Touvron déclarait aussi à cette dernière "ne pas comprendre sa réaction 'pour quelque chose d’aussi minime', reconnaissant ainsi avoir procédé à des attouchements tout en les minimisant", peut-on lire dans le jugement.