Le violoncelliste Bruno Philippe porte plainte à son tour contre Jérôme Pernoo
Par Louis-Valentin Lopez
Bruno Philippe, ancien élève de Jérôme Pernoo au Conservatoire de Paris, a déposé plainte contre son ex-professeur, nous confirme son avocate, qui évoque des "agissements répréhensibles".
Nouveau rebondissement de taille dans l'affaire Jérôme Pernoo. Le violoncelliste Bruno Philippe a déposé plainte en janvier contre celui qui fut son professeur au Conservatoire national supérieur de Paris, apprend ce mardi France Musique. Une plainte pour des "agissements répréhensibles, similaires aux autres plaignants", indique l'avocate de Bruno Philippe, qui ne souhaite pas entrer dans les détails. "La procédure est en cours, Bruno Philippe s'expliquera lors d'une audience" , tient à souligner Maître Patricia Moyersoen. Cette dernière précise que les faits se seraient produits lorsque son client était mineur et majeur, alors qu'il était étudiant au conservatoire. "Il y aura sans doute une confrontation avec Jérôme Pernoo", ajoute-t-elle. Contacté par France Musique, Jérôme Pernoo a indiqué ne pas vouloir s'exprimer au sujet de cette nouvelle plainte.
Le violoncelliste avait été placé début décembre en garde à vue à la Brigade de protection des mineurs. Il a notamment été entendu "sur des faits d'agression sexuelle sur mineur" à la suite de trois plaintes, déposées par d'anciens élèves, pour des agissements qui se seraient produits hors du conservatoire, selon nos confrères du Parisien, entre 2005 et 2016, pendant des stages ou des voyages à l'étranger. Ces faits avaient fait l'objet d'un signalement de la part de la directrice du Conservatoire national supérieur de Paris, Émilie Delorme, auprès du procureur. Il y aura un procès, nous confirmait alors le parquet de Paris : Jérôme Pernoo sera jugé en mai pour des faits d'agression sexuelle sur un mineur, et pour harcèlement sexuel à l'égard des deux autres victimes.
Contrairement aux autres plaignants, Bruno Philippe, élève de Jérôme Pernoo entre ses 14 et 21 ans, avait dans un premier temps défendu son professeur, lorsque ce dernier avait été suspendu par le Conservatoire national supérieur de Paris à la suite d'une enquête interne. Réfutant les conclusions de l'enquête qui faisait état de comportements déplacés de Jérôme Pernoo, le violoncelliste évoquait alors auprès de France Musique "des prises de bec entre prof et élève pour des questions d'ordre purement technique, oui. Mais tout ce qui est dit dans l'article ( de Mediapart, ndlr) non, jamais il n'y a eu ce genre de dérives."
Jérôme Pernoo s'est depuis exprimé dans une lettre adressée à ses proches, que France Musique s'est procurée : "Cette information me sidère et m’anéantit", écrit-il. "Le devoir de discrétion qui m’incombe en la circonstance, malgré quelques informations dont je dispose sur cet épouvantable coup de théâtre, m’empêche de vous en dévoiler ici les possibles raisons. Je n’aurai certainement pas connaissance de ce que Bruno me reproche avant un mois ou deux, si on excepte ce qu’on pourra lire dans la presse [...] En attendant, nous sommes dévastés par cette nouvelle et espérons pouvoir reprendre notre souffle avant le procès. Je tiens tout de même à vous rassurer sur le fait que mes moyens de défense en ce qui concerne toute cette affaire, et particulièrement ce nouveau volet très inattendu, sont considérables."