Les Ebène au Kenya, épisode 2 : L’enregistrement

Publicité

Les Ebène au Kenya, épisode 2 : L’enregistrement

Par
Sur la scène de l'Alliance française à Nairobi
Sur la scène de l'Alliance française à Nairobi
- Sofia Anastasio

Depuis un an le Quatuor Ebène parcourt le monde pour jouer l’intégralité des quatuors à corde de Beethoven sur les 6 continents. Du 4 au 11 décembre 2019 les musiciens étaient à Nairobi et, comme à chacune de leur étape, ils y ont enregistré leur concert pour un disque qui doit paraître en avril.

Avec le projet Beethoven Around The World, les Ebène vont bâtir un intégrale des quatuors du compositeur, et ce au travers de leurs voyages. Chaque concert, chaque quatuor différent interprété sur les six continents est capté, ce qui donnera donc un coffret rassemblant  des enregistrements venus de Philadelphie, Tokyo ou encore São Paulo. Et cela représente un certain défi, explique Fabrice Planchat, ingénieur du son et directeur artistique du projet : « Il faut faire suivre un studio portable, donc prendre l’avion à chaque fois avec un sac à dos bien chargé, des câbles et tout ce qui va avec. »

Techniquement, se pose également la question de l’acoustique des salles. « C’est vraiment problématique. D’habitude on met plusieurs mois à choisir une salle ou un studio qui va dans le style du compositeur et là, c’est un petit peu au bonheur la chance, on arrive dans des salles qu’on ne connaît pas. Mais on arrive à se débrouiller ! »

Publicité
Fabrice Planchat, ingénieur du son et directeur artistique du projet
Fabrice Planchat, ingénieur du son et directeur artistique du projet
- Sofia Anastasio

« Dans ce disque là, on aura fait de la musique au maximum de ce que l’on peut faire »

La trame du disque c’est le concert, mais dans chaque ville les musiciens enregistrent également systématiquement le même programme, salle vide. Cela permet de récupérer certains passages, en cas de bruits parasites pendant la représentation. A Nairobi, au départ, l’auditorium de l’Alliance française semblait peu adapté à la captation. Et pourtant, c’est là, que le Quatuor Ebène affirme tenir son meilleur concert, comme le déclare Pierre Colombet, premier violon : « Il y a eu une alchimie incroyable avec le public, un échange qui nous a surmotivés et qui nous pousse à raconter une histoire, à pousser les phrases au bout ». Il ajoute, « je pense que dans ce disque là, on aura fait de la musique au maximum de ce que l’on peut faire. »

Techniquement, enregistrer tous ces concerts aux quatre coins de la planète n’est pas aisé, mais cela présente de réels avantages artistiques, explique le violoncelliste Raphaël Merlin : « Du fait de tous ces voyages, de toutes ces rencontres, on a vécu un souffle, un élan musical. Je suis persuadé qu’on n'aurait jamais trouvé cette énergie de discours si on avait enregistré en studio chez nous. »

La sortie du coffret est prévue début avril 2020 chez Erato / Warner. Le quatuor donnera également l'intégrale des quatuors de Beethoven à la Philharmonie à l'automne prochain.

Le reportage de Sofia Anastasio à écouter dans ce Classique info du 25 décembre

Cordes sensibles
28 min