Luciano Pavarotti : 10 (petites) choses que vous ne savez (peut-être) pas sur l'immense ténor
Par Nathalie MollerInstituteur, peintre amateur ou parrain de jeunes talents : le parcours du très populaire chanteur Luciano Pavarotti ne manquera pas de vous surprendre. Surnommé "Lucky Luciano" ou encore "Big P" en raison de sa taille d'1 mètre 80, le ténor est mort le 6 septembre 2007 à 71 ans.
Avec la soprano Maria Callas, Luciano Pavarotti est l’un des seuls artistes lyriques dont la popularité a dépassé le cercle restreint des amateurs d’opéra. Des années 1970 aux années 2000, le ténor est partout : sur les plus grandes scènes internationales, à la télévision, dans les rayons de disques ou encore en couverture de magazines.
Omniprésent et omnipotent Luciano : entre sa naissance le 12 octobre 1935 et sa mort le 6 septembre 2007, il est parvenu à conquérir le cœur des mélomanes du monde entier, grâce à son tempérament jovial comme à sa voix, chaleureuse et timbrée, reconnaissable parmi mille.
Si vous pensiez tout savoir sur Big P, voici 10 (petites) choses méconnues mais pas anodines sur sa personnalité et son parcours…
Ténor de père en fils
Chez les Pavarotti, l’opéra est une affaire de famille ! Le père, Fernando, boulanger de métier, possède lui-aussi une belle voix de ténor et chante occasionnellement dans de petites productions lyriques, ainsi qu’à la chorale de l’église.
Tous les soirs, dans leur petit appartement de Modène (Italie), les Pavarotti écoutent les plus grands airs d’opéra italien sur le tourne-disque familial, berçant ainsi l’enfance du petit Luciano avec les voix des grands ténors Enrico Caruso et Beniamino Gigli.
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Une nounou d’enfer
Parce que ses deux parents doivent travailler pour subvenir aux besoins de la famille, Luciano est élevé par sa grand-mère et confié, bébé, à une nourrice. Une nounou qui allaite un autre enfant, une petite fille, Mirella, née quelques mois avant Pavarotti.
Comme son frère de lait, Mirella Freni deviendra l’une des grandes stars de la scène lyrique, son chemin rencontrant celui de Pavarotti à maintes reprises. Ils se croisent d’abord dans les rues de leur ville natale, Modène, puis à Mantoue, où tous deux se forment auprès du même professeur, et enfin, au sommet de leurs carrières respectives, sur la scène de la Scala de Milan ou en studio d’enregistrement avec Herbert von Karajan.
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Deux fois miraculé
Le petit Luciano n’a que 12 ans lorsqu’il tombe subitement dans le coma. Un jour, il se plaint d’une forte fièvre et, le lendemain, le voilà totalement paralysé. Il entend tout ce qui se dit autour de lui mais est incapable de réagir. Sa famille le croit mort et Luciano reçoit l’extrême-onction. Mystérieusement, l’enfant finit par se réveiller, échappant de peu à son propre enterrement…
Bien des années plus tard, en 1975, Pavarotti raconte comment il a, une seconde fois, échappé à la mort : l’avion dans lequel il revient de Milan manque de s’écraser à l’atterrissage. Lui qui était déjà terrorisé par les voyages aériens intente un procès à la compagnie pour ‘traumatisme psychologique’, et reçoit en dédommagement la modeste somme de… 1 million de dollars.
La doublure
Avant d’être adulé et ovationné dans le monde entier, Luciano Pavarotti a d’abord été une doublure, une roue de secours. A Modène, il fait la sérénade sous les fenêtres des jeunes filles que convoitent ses amis, quitte à se cacher pour que ceux-ci puissent feindre de chanter pour leurs promises.
Luciano reste sur la touche, mais cela finira par lui porter chance, puisqu’en 1963, c’est en acceptant d’être doublure pour une production de La Bohème à Londres, au théâtre de Covent Garden, qu’il remporte son premier grand succès.
Le ténor à l’affiche, Giuseppe di Stefano, se casse la voix au soir de la première représentation et, dès le lendemain, Luciano est sur scène, prêt à reprendre le rôle de Rodolphe. Son interprétation de Che gelida manina est ovationnée par le public londonien et lui ouvre alors les portes du très prestigieux festival de Glyndebourne.
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L’instit’
Alors que beaucoup de chanteurs ont décroché leurs premiers rôles avant 25 ans, Pavarotti, lui, reste jusqu’à ce même âge un parfait anonyme. Pendant sept longues années, il étudie consciencieusement auprès de son maître de chant, Arrigo Pola. Et tandis que Luciano dépend encore et toujours du soutien financier de ses parents, il voit peu à peu ses amis quitter le nid familial, gagner leur vie et se marier.
La situation est trop frustrante pour l’aspirant chanteur qui décide alors de prendre un emploi à mi-temps, celui d'instituteur en école primaire. Et c’est là, devant de jeunes têtes blondes indociles, qu’il apprend les rouages de son futur métier : la scène. Il lui faut capter l’attention, intéresser, même quand il s’agit de soustractions ou de conjugaison.
Le Met et la grippe
1968, le nom de Pavarotti se répand désormais à travers l’Europe, parmi les mélomanes et les directeurs de théâtre. Mais le ténor, lui, rêve de conquérir l’Amérique ! Et voilà qu'après un premier engagement à San Francisco, dans une production de La Bohème , il est finalement invité au Met : le temple new-yorkais du lyrique, la plus prestigieuse des salles outre-Atlantique.
Or, le soir de la première, Luciano est malade. Grippé. Fiévreux. Lorsqu’il monte sur scène, il grelotte de froid et de stress... Pourtant, le public n’y verra que du feu, Luciano chantera jusqu’au bout, recevant dès le lendemain une pluie d’excellentes critiques. Cette ‘première grippée’ lui vaut également ses premières apparitions dans les populaires show télé, où Luciano prend désormais ses habitudes, parlant aussi bien de musique que de pasta italiennes ou de football.
L’homme au 9 contre-uts
Pavarotti s’est rendu célèbre grâce à sa voix, claire et timbrée, mais aussi de par son incroyable facilité dans l’aigu. Cette aisance technique, les spectateurs la découvrent en février 1972, à New-York. Alors que le public est plutôt venu applaudir la soprano Joan Sutherland, premier rôle dans La Fille du Régiment de Donizetti, c’est Luciano qui va faire fureur.
Au milieu de l’opéra, son personnage (Tonio) doit venir à bout d’un véritable air de bravoure : Pour mon âme, dont la partition ne comprend pas moins de neuf contre-uts (une note très aiguë, même pour un ténor). Jusqu’alors, les chanteurs ont pour habitude de contourner l’obstacle, en chantant ces terribles notes un ton en-dessous. Pavarotti, lui, les enchaîne dans la plus totale décontraction. Neuf petits contre-uts, donc, qui lui vaudront dix-sept rappels du public et une mention dans le Livre Guinness des records.
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La Pavarotti Academy
Parce qu’il n’a pas oublié que sa propre carrière a démarré vingt ans plus tôt grâce à un concours de chant régional, Luciano Pavarotti lance au début des années 1980 son propre tremplin pour jeunes interprètes : la Pavarotti International Voice Competition.
A l’issue de chaque édition, le célébrissime ténor se produit sur scène au côté des lauréats, à l’occasion d’un grand récital. Parmi ces jeunes chanceux, un certain Roberto Alagna, qui remporte le concours en 1998 et que la presse surnommera “le nouveau Pavarotti”.
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Peintre du dimanche
Dans sa maison de vacances à Pesaro, petite ville portuaire du centre de l’Italie, vêtu de sa célèbre chemise hawaïenne et d’un chapeau Panama, Luciano Pavarotti se balade, cuisine et… peint ! Le chanteur a tenu ses premiers pinceaux sur scène, pour le rôle de Mario dans Tosca, opéra de Puccini. Alors qu’il feint de retoucher un tableau, avec de faux accessoires de peinture, un ami lui apporte finalement une vraie boîte de couleurs acryliques…
Pavarotti se prend au jeu et ramène chez lui son attirail d'artiste-peintre. Il se plaît à représenter des paysages, des natures mortes, choisissant des couleurs vives et ensoleillées. Un travail dont il n’est pas peu fier et qu’il expose même dans une galerie new-yorkaise, en 1979.
Duo et grandes causes
Après avoir rempli le Carnegie Hall de New-York (2 800 places), le Golden Gate Park de San Francisco (412 hectares) ou chanté au pied de la tour Eiffel en cérémonie d’ouverture de la coupe du monde de football 1998, Luciano Pavarotti lance en 1992 une série de grands concerts caritatifs, dans sa ville natale, Modène : les Pavarotti and Friends.
En 2001, il est nommé messager de la paix de l’ONU grâce au fonds récoltés en faveur des réfugiés ou de la recherche contre le sida, fruits de grandes prestations télévisées en compagnie des personnalités les plus variées : d'Elton John à Céline Dion, en passant par Bryan Adams, Tracy Chapman, Grace Jones, Liza Minelli, Joe Cocker, Sting, mais aussi Patricia Kaas, Céline Dion ou les Spice Girls.
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