Lyon, Nantes,Tours... Le mouvement d'occupation des salles d'Opéra prend de l'ampleur

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Lyon, Nantes,Tours... Le mouvement d'occupation des salles d'Opéra prend de l'ampleur

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Des étudiants et des intermittents du spectacle occupent depuis lundi l'Opéra de Lyon.
Des étudiants et des intermittents du spectacle occupent depuis lundi l'Opéra de Lyon.
© AFP - ANTOINE MERLET

De plus en plus d'Opéras sont occupés par des artistes ou des étudiants, qui souhaitent faire pression sur le gouvernement. Ils réclament notamment une réouverture sans délai des lieux de culture.

Le mouvement fait tâche d'huile. Près de cinquante salles sont actuellement occupées à travers toute la France par des artistes ou des étudiants qui réclament des mesures fortes, dont la réouverture des lieux culturels. Et les Opéras ne sont pas en reste. À Lyon, une cinquantaine d'étudiants issus des filières artistiques et des intermittents du spectacle occupent depuis lundi 15 mars le bâtiment du XIXème siècle. À Bordeaux, plusieurs dizaines de personnes ont occupé lundi après-midi le hall du Grand Théâtre, une quinzaine prévoyant d'y passer la nuit. Passage en revue.

Lyon : "On organise des rondes le soir"

À l'Opéra de Lyon, l'une des principales scènes lyriques françaises, une cinquantaine d'étudiants, ainsi que des intermittents, occupent depuis lundi l'institution, en dénonçant leur précarité. "On est une cinquantaine de personnes à occuper l'établissement la journée, et on organise des groupes de ronde le soir", décrit Arthur Nicolas, étudiant en jazz à l'école nationale de musique de Villeurbanne, interrogé par Jean-Baptiste Urbain dans Musique Matin. "Ils nous ont accepté assez vite, nous ont ouvert les portes principales. Ils nous permettent de dormir sur place."

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On demande un plan d’accompagnement pour les étudiants du secteur culturel, pour qu'ils récupèrent les mois amputés par les confinements et leur permettre à la sortie de leurs études de valider un diplôme avec le contenu nécessaire et un accès à l'emploi - Arthur Nicolas, étudiant qui occupe l'Opéra de Lyon

Pour le jeune homme, l'Opéra est un "lieu de pouvoir, un très fort symbole culturel de la ville." Il l'occupe notamment "parce que c'est un lieu où les étudiants n'ont pas les moyens d'aller en règle générale. Les représentations coûtent assez cher." Arthur Nicolas réclame des "mesures d'urgence face à la précarité financière et psychologique des étudiants et des étudiantes" : "Nous voulons plus de soutien à l'emploi pour les futurs acteurs de la culture. Nous sommes déjà pour un grand nombre en situation précaire, et on arriverait dans une situation encore plus précaire à la sortie de nos études." Le jeune homme aimerait en ce sens une réflexion autour d'un revenu pour les moins de 25 ans.

Au fil de l'actu
5 min

Rennes : "Ce n'est pas dans une salle de spectacle qu'on attrape le coronavirus"

Depuis vendredi 12 mars, trente intermittents occupent l'Opéra de Rennes pour une durée illimitée, signalent nos confrères de France Bleu Armorique. La jauge y est limitée à trente personnes et les intermittents dorment sur place. Avec l'accord du directeur de l'Opéra, Matthieu Rietzler, ils tiennent des assemblées générales quotidiennes, où ils réclament la réouverture des lieux culturels, ainsi que le retrait de la réforme de l'assurance chômage.

"Pourquoi on ne travaillerait pas ? Ce n'est pas dans une salle de spectacle qu'on attrape le coronavirus", estime Laurent Voiturin, comédien et membre de la CGT Spectacle d'Ille et Vilaine, interrogé par France Bleu. Ce dernier souhaite également "un prolongement de l’indemnisation des intermittents du spectacle pendant un an, au-delà de la date de remise en forme de nos métiers."

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Bordeaux : "On respecte le protocole Covid, on ne veut pas être traités d'irresponsables"

À Bordeaux, plusieurs dizaines de personnes occupaient lundi en fin d'après-midi le hall du Grand Théâtre de Bordeaux, siège de l'Opéra national. Une quinzaine d'entre elles prévoyaient d'y passer la nuit. La mairie, qui gère ce monument historique, a demandé le respect d'une jauge de trente personnes.

"On occupe un bâtiment classé et fragile, alors on en prend soin ! Et on respecte le protocole Covid, on ne veut pas être traités d'irresponsables", a intimé un membre de la Coordination des intermittents et des précaires (CIP) locale aux personnes présentes. "Le mot culture n'est même plus prononcé lors des rendez-vous de Jean Castex et Olivier Véran", regrette de son côté Dimitri Boutleux, adjoint au maire pour la culture.

Nantes : "Nous envisageons un mouvement dans la durée"

Les artistes qui occupent le théâtre Graslin, la salle d'opéra de Nantes, depuis le 10 mars poursuivent leurs actions. Et ils se sont organisés, constate France Bleu Loire Océan : "Nous envisageons un mouvement dans la durée. Le but c'est que ça fasse tâche d'huile et que davantage de théâtres nous rejoignent. On ne lâchera pas avant d'avoir une date de réouverture et un véritable plan de relance de l'activité et de l'emploi", explique à France Bleu Kristine Maerel, comédienne, également membre de la CGT spectacle.

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Tours : "Nous sommes prêts à recevoir nos publics sur le parvis"

"Nous, occupants du Grand Théâtre, sommes prêts à recevoir nos publics sur le parvis." Depuis vendredi, des professionnels du spectacle, de l’événementiel et du patrimoine ont décidé d’occuper l'établissement jour et nuit, relate La Nouvelle République

En plus de "perspectives claires" sur la réouverture des lieux de culture, les occupants réclament aussi une seconde année blanche  indemnisée : "On espère travailler pour avoir 43 cachets afin de renouveler notre régime d’intermittence et ouvrir nos droits. La barrière est fixée au 31 août. Au-delà, ce sera la catastrophe…"