Marcel Amont, chanteur bondissant et légende du music-hall, s'est éteint
Par Louis-Valentin Lopez, AFP
Le show-man fantaisiste est décédé mercredi à l'âge de 93 ans. Il était connu pour de nombreux tubes qui ont traversé le temps, comme "Bleu, blanc, blond" ou encore "Dans le coeur de ma blonde".
Le chanteur Marcel Amont, vedette du music-hall connu pour de nombreux tubes comme Bleu, blanc, blond, est décédé mercredi à l'âge de 93 ans. L'artiste bondissant et show-man fantaisiste, aux 75 années de carrière, s'est éteint à son domicile de Saint-Cloud, à l'ouest de Paris. En 2019, Marcel Amont avait fêté ses 90 ans sur France Musique dans l'émission "Tour de chant", où il nous avait parlé de son dernier spectacle et été revenu sur ses grands débuts.
Né le 1er avril 1929 à Bordeaux, Marcel Miramon, de son vrai nom, "monte" à Paris en 1950, se faisant peu à peu un nom dans des cabarets. En 1956, son premier disque reçoit un Grand prix de l'Académie Charles-Cros et il fait la première partie d'Edith Piaf à l'Olympia. Avant Claude François, il s'entoure de danseurs, de choristes et d'écrans géants. Ses concerts, entre récital et one man show, sont ponctués de sketches. En dépit de la déferlante yé-yé, le chanteur, qui se qualifiait de "divertisseur", s'accroche à la scène et reste fidèle à lui-même, avec des titres comme Maria et le pot au lait, en 1965. Il déplore d'être "l'un des rares rescapés" des fantaisistes.
Disque d'or, Olympia et émission de télé
Le début des années 1970 marque le point culminant de sa carrière : un disque d'or en 1971 (L'amour ça passe le temps), un Olympia triomphal et une émission de télé, "Amont-Tour", où il se produit avec choristes et danseuses. Il s'essaie à la comédie musicale avec Pourquoi tu chanterais pas ?, en 1975, dont il dit que "la critique a été bonne mais personne n'est venu". La même année, Georges Brassens, cet "ami exceptionnel", lui offre la chanson Le chapeau de Mireille, en consolation d'un chagrin d'amour et alors que son succès commence à passer.
Très vite, il s'était fait acteur, avec un petit rôle aux côtés de Brigitte Bardot dans La mariée était trop belle, en 1956. Mais sa carrière cinématographique sera limitée. Après une période de disgrâce, il a fait son retour à l'Olympia en 1989, avant de signer ses débuts littéraires. Il est également apparu dans des téléfilms. Toujours dynamique, il disait sa hâte de repartir en concert fin 2016, à 87 ans, répétant : "Après soixante-cinq ans de métier, je ne sais que monter sur scène !". Il était fier de garder la forme, ayant toujours fait "attention à sa santé, sa façon de vivre, de boire et de manger".
PDG de la société d'édition musicale "Le Verger" depuis 1967, il était marié et père de quatre enfants. Fier de ses origines, il a enregistré de nombreux disques en béarnais. Ces dernières années, il avait fêté ses 90 ans sur scène à Paris en 2019, à l'occasion d'un concert à l'Alhambra, en compagnie d'artistes comme Serge Lama ou Nicoletta. La ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, rend hommage ce jeudi sur Twitter à un "géant du music hall", un homme "solaire et généreux". La ministre salue le talent du chanteur, qui "a fait bondir des millions de cœurs à travers le monde".