
L'une des plus grandes voix du XXe siècle vient de s'éteindre. La mezzo-soprano allemande Christa Ludwig est morte samedi 24 avril à l'âge de 93 ans.
Le monde lyrique pleure aujourd'hui l'une de ses plus grandes voix, Christa Ludwig. La mezzo-soprano s'est éteinte samedi 24 avril dans sa maison de Klosterneuburg, en Autriche. Elle avait 93 ans. France Musique lui rendra hommage dès ce lundi 26 avril, notamment dans un Musique Matin entièrement consacré à l'artiste, et présenté par Jean-Baptiste Urbain.
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"Pendant 50 ans, je n'ai pensé qu'à mes cordes vocales, jour et nuit !" confiait-elle au micro de Stéphane Grant dans les Grands entretiens, en 2017. Et force est de constater que Christa Ludwig a régné sur les scènes d'opéra pendant toute la seconde moitié du XXe siècle. Immortelle Chérubin dans les Noces de Figaro de Mozart, elle excella tant en Brangäne dans Tristan et Isolde, en Maréchale dans Le chevalier à la rose, qu'en Carmen ou dans les lieder de Schubert, Schumann, Brahms.
Son nom reste aussi associé à celui du grand chef d'orchestre Karl Böhm, rencontré en 1952 et qui l'engage, trois ans plus tard, dans la compagnie de l'opéra de Vienne. L'aventure dure près de 30 ans, se poursuit avec Herbert von Karajan et verra Christa Ludwig interpréter Mozart, Gluck, Verdi, Richard Strauss ou Wagner.
Avec Karl Böhm et Herbert von Karajan, Leonard Bernstein fut le troisième chef avec qui la chanteuse eut le plus d'affinités. Ce dernier lui apprit « la beauté et la vérité de la musique » dit-elle plus tard au micro de France Musique. En témoignent un magnifique enregistrement du Chevalier à la rose, mais aussi les Chichester Psalms et Candide.
La mezzo-soprano a brillé sur les plus grandes scènes du monde, de Vienne à New York en passant par Salzbourg, Bayreuth ou Covent Garden. Le public de l'Opéra de Paris la découvre en 1972, dans La femme sans ombre et l'acclamera presque chaque année jusqu'en 1987, en Fricka dans l'Or du Rhin et La Walkyrie ou en Klytämnestra dans Elektra.
Christa Ludwig avait quitté la scène en 1994, après 769 apparitions à l'opéra de Vienne. Elle se consacrait, depuis, à la transmission de son art.